Qu’ont en commun En direct de l’univers, Y’a du monde à messe, Le prochain stand-up, Prière de ne pas envoyer de fleurs, Madame Lebrun, les Galas ComediHa et Chanteurs masqués ? En plus d’être en ondes cet automne, ces émissions sont toutes réalisées par l’homme le plus demandé en télévision : Luc Sirois.

« Cet été, tout a voulu repartir en même temps, indique le réalisateur de 52 ans, rencontré chez lui à Montréal. C’était du 7 jours sur 7, environ 15 heures par jour. Mais j’adore ça. Je n’ai jamais le feeling d’aller travailler le matin. Si j’ai le choix entre aller marcher en montagne à Saint-Bruno ou enregistrer un show à 12 kodaks en multi-cam, le choix est évident. Parce que pour moi, la télévision, c’est ma passion. »

Quand Luc Sirois se qualifie de « tripeux de télé », il n’exagère pas. Il faut voir sa collection de vieilles télévisions pour comprendre. Dans une même pièce au sous-sol, on compte près d’une centaine d’appareils en provenance des États-Unis, de France et d’Angleterre. La première télévision à transistor portable, la Dentavision (un modèle des années 1940 destiné aux cabinets de dentiste), la première montre-télé qu’on voit dans James Bond, un mur de télés mécaniques dont certaines remontent aux années 1920… On croirait visiter un musée en bonne et due forme.

L’enthousiasme avec lequel il décrit chaque acquisition est communicatif, tout comme celui avec lequel il parle des enregistrements de Chanteurs masqués, qu’il bouclera cette semaine.

La nouvelle émission de variétés de TVA, dans laquelle des personnalités mystères entièrement costumées chantent devant des juges-enquêteurs qui tentent de deviner leur véritable identité, a connu un départ canon le dimanche 19 septembre, ralliant 1 382 000 téléspectateurs en direct, selon les données préliminaires de Numéris.

Cette performance n’a pas surpris Luc Sirois.

« Je savais que ça allait marcher, affirme-t-il. Les mascottes, le côté familial, les mises en scène de Geneviève Dorion-Coupal, les costumes, le décor, les éclairages… TVA a injecté beaucoup d’argent pour qu’on puisse accoter les autres adaptations internationales. »

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Le réalisateur Luc Sirois

« Le public québécois méritait un super beau show, poursuit le réalisateur. Oui, on a un moins gros budget qu’en France ou qu’aux États-Unis, mais au Québec, on sait comment l’utiliser. On est forts là-dedans. J’ai moins de sous, mais on frappe au bon endroit. L’argent est à l’écran. Des fois, ce n’est pas nécessaire d’avoir 20 moving lights, mais si t’en as 2 et qu’elles sont bien placées, elles peuvent fesser aussi fort. »

Deux décennies de variétés

D’aussi loin qu’il se rappelle, Luc Sirois a toujours voulu réaliser des émissions de variétés. Son rêve a pris forme en 2003 quand Guy Cloutier l’a installé aux commandes de Palmarès, un rendez-vous musical animé par Virginie Coossa à Radio-Canada. Satisfait du résultat, le producteur lui a ensuite confié le Saint Graal de l’époque : La fureur.

« Depuis, le téléphone n’a jamais lâché », déclare le réalisateur.

Débarqué à Montréal au tournant du millénaire pour réaliser des émissions comme Bec et museau (animée par France Beaudoin), Les saisons de Clodine et Sucré salé, Luc Sirois s’est ensuite retrouvé aux commandes des galas Juste pour rire et des émissions L’heure de gloire, Le moment de vérité et M pour musique (encore avec France Beaudoin).

Au cours des 10 dernières années, son nom est apparu au générique de véritables superproductions comme La voix, La voix junior, plusieurs galas Artis et — bien entendu — En direct de l’univers.

J’aime beaucoup la chanson. Je suis zéro musicien, mais j’ai du rythme, et c’est facile pour moi de découper une performance musicale.

Luc Sirois

Côté téléréalité, Luc Sirois a réalisé les deux premières saisons de L’amour est dans le pré, offertes en 2012 et 2013. « La productrice savait que j’avais grandi sur une ferme. Le lien s’est fait naturellement », résume le Franco-Ontarien originaire de Casselman.

Avec Rachid Badouri

Cet automne, entre deux séances de montage, trois réunions et quatre enregistrements, Luc Sirois s’occupe également de Rec4Box, une entreprise de fabrication d’unités mobiles de production dont il est vice-président au développement d’affaires.

Il consacre aussi beaucoup d’heures à préparer l’arrivée des Imposteurs, une nouvelle émission — vous l’aurez deviné — de variétés. Animé par Rachid Badouri, ce rendez-vous doit atterrir à l’hiver sur Noovo. Et comme avec Chanteurs masqués, le réalisateur prédit un grand succès pour cette création originale de Juste pour rire.

« Ça va être gros. On a enregistré le pilote la semaine dernière, et c’est le show le plus drôle que j’ai jamais fait. Je pleurais de rire en régie ! Je n’étais plus capable de caller ma caméra ! »

On prend des notes.