Je ne sais pas qui a sélectionné puis jumelé les célibataires de la docuréalité Si on s’aimait à TVA, mais cette personne n’empochera pas de boni à la performance, c’est aussi évident que l’une des cinq dualités de l’experte Louise Sigouin.

À part Jonathan et Marie-Ève, dont la relation évolue dans un état de malaise semi-permanent, il y a autant d’étincelles amoureuses dans l’émission de TVA que dans un feu de camp lors du déluge du Saguenay.

Ça ne clique pas du tout au sein des deux autres couples. Aucun papillon dans le ventre, juste des chenilles à l’état larvaire. Dans l’épisode relayé mercredi soir, l’hyper performant Jean-Philippe Caron, 45 ans, celui qui ne sort jamais sans son foulard, a choisi de quitter cette « expérience de cheminement personnel », qui devait durer 11 semaines de plus.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

Jean-Philippe Caron et Louise Sigouin, participants à l’émission Si on s’aimait, de TVA

Honnêtement, c’est même étonnant que les fréquentations entre Jean-Philippe et Fanny, 43 ans, aient duré deux semaines. Ces deux-là proviennent d’univers opposés qui ne se croiseront jamais. Ça ne prend pas un baccalauréat en Tinder pour le comprendre.

Jean-Philippe a pris la décision intelligente, soit celle de se retirer. Pourquoi mêler les enfants à une histoire qui fonce à 100 km/h dans le mur d’un circuit de karting ? L’agente de voyages Fanny a hoché la tête. Ça ne sert à rien d’éterniser inutilement cette courtisanerie vouée à l’échec.

Malgré cette séparation à l’amiable, la sexologue Louise Sigouin paraissait fâchée du « désengagement » de Jean-Philippe, qui n’a connecté avec aucune fille. Leur dernière séance, où Jean-Philippe a confié ne pas ressentir d’attirance sexuelle pour Fanny, a été empreinte d’agressivité passive. Quel moment étrange, rempli de non-dit.

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Mike et Jennifer, participants à l’émission Si on s’aimait

Si Jean-Philippe a très mal paru la semaine dernière, c’est Jennifer, 50 ans, qui remporte aujourd’hui le trophée de la candidate insupportable. Doux Jésus qu’elle est difficile à suivre, cette adjointe exécutive.

Jennifer parle constamment de son mari mort il y a 21 ans. Jennifer ne cède aucun centimètre dans sa cuisine. Jennifer rabroue chacune des initiatives de Mike. Jennifer se sent envahie dans son espace.

Jennifer se tape une crise d’anxiété parce qu’elle s’imagine que Mike la tient pour acquise. Jennifer se plaint d’un mal de pied, de dos ou de tête quand Mike l’initie à son sport, le baseball.

À l’épicerie, Mike dit qu’il aime tous les légumes sauf les choux de Bruxelles. Qu’est-ce qu’achète Jennifer ? Des choux de Bruxelles ! Allô le trouble de l’opposition.

Honnêtement, on a quasiment l’impression que les couples ont été mal assortis dès le départ pour que la sexologue Louise Sigouin puisse ramener constamment les discussions autour des satanées cinq dualités. Quand elle s’écarte de ses théories personnelles, Louise Sigouin distribue d’excellents conseils et ses observations visent dans le mille.

Quant à Jonathan et Marie-Ève, on a l’impression que lui veut beaucoup plus qu’elle. Et c’est inconfortable à regarder, d’autant plus que Jonathan se spécialise dans les remarques déplacées. Qui dit à une soupirante, pendant un souper de fondue, « peut-être que je veux t’embrocheter » ?

La fin de Cardinal

Super Écran a amorcé la semaine dernière la diffusion de la quatrième et dernière saison de la très bonne série policière Cardinal, mettant en vedette les détectives Lise Delorme (Karine Vanasse) et John Cardinal (Billy Campbell), toujours en poste à Algonquin Bay, dans le nord de l’Ontario.

Vous pouvez rattraper les deux premiers épisodes sur le service Crave de Bell Média ou par l’entremise de la vidéo sur demande. CTV présente la version anglaise.

Avec ce quatrième chapitre, qui s’intitule « Avant la nuit », Cardinal renoue avec l’étiquette du « noir nordique ». L’intrigue, comme dans la première année, se déroule en plein hiver. Les personnages portent pantalons de neige, parkas lourds et tuques de laine, dans une ambiance étouffante qui rappelle La faille du Club illico, qu’il faut absolument voir, si ce n’est pas déjà fait.

De retour à Cardinal, un procureur de la Couronne — et conjoint d’une politicienne municipale — se fait kidnapper, puis tuer. Delorme et Cardinal retrouvent son corps congelé, dans une mise en scène d’une cruauté sans nom.

L’assassin s’attaque rapidement à d’autres victimes, de façon extrêmement violente. Le téléspectateur voit le visage du meurtrier et connaît son identité. Ce qui nous manque, c’est le motif. Pourquoi le maniaque a-t-il ciblé ces gens-là en particulier ? Et pourquoi une plume lui sert-elle de signature pour chacun de ses crimes ?

Cette ultime enquête de Delorme et Cardinal, déclinée en six épisodes, ressemble dangereusement à un polar d’Arnaldur Indridason. Oui, c’est un compliment.