Patrice Bélanger a toujours été vite sur ses patins. Et il le sera littéralement à compter de ce soir, dans Les Boys, La série II (Radio-Canada), où il incarne, aux côtés de Stan, Bob, Méo et compagnie, le jeune compteur vedette Philippe, maniaque de gadgets électroniques et... de mode!

Bref, un rôle très différent de ceux d'Yve Lavigueur (Les Lavigueur, la vraie histoire), d'Hugo (le barman snob dans Roxy) ou de Tattoo Killer (le méchant dans le film Bon cop, bad cop), pour n'en nommer que quelques-uns. Go, go, go, Patrice...

Ça ne s'invente pas. Il y a deux ans quasi jour pour jour - le 6 janvier 2007, plus précisément -, Patrice Bélanger avait confié son rêve secret à ma collègue Isabelle Massé: «Incarner un joueur de hockey dans Les Boys 8 ou dans une éventuelle suite de Lance et compte. Je me vois en neveu du beau-frère du gars qui a acheté le chien de Pierre Lambert dans un encan!» Or, ce soir - mais surtout à compter de lundi prochain, dans le troisième épisode, où il commence à être vraiment plus présent -, Patrice incarnera un joueur de hockey dans ce qu'on pourrait considérer comme Les Boys 6 (quatre films, deux séries télé). Pas de chien ou de Pierre Lambert dans le décor, mais plutôt Alex Kovalev, le vrai, qui viendra former les Boys!

Plus fort, toujours plus fort : il y a un an, quasi pour jour pour jour - exactement le 8 janvier 2008 - a débuté à l'écran la série Les Lavigueur, la vraie histoire, qui allait profondément marquer la télévision des dernières années et dans laquelle Patrice Bélanger jouait Yve, le fils de Jean-Guy Lavigueur, dont le livre a servi de source d'inspiration à la série. Or, c'est Pierre Verville qui interprétait Jean-Guy Lavigueur, père d'Yve... Et Verville est justement au nombre des nouveaux venus, lui aussi, sur la glace des Boys!

«C'est spécial, hein? s'étonne avec un beau sourire Patrice Bélanger. En fait, je suis actuellement dans la même situation aujourd'hui qu'il y a un ou deux ans : je ne sais pas de quoi 2009 sera fait pour moi. Les choses viennent... Ce qui me fait particulièrement plaisir pour Les Boys, c'est que c'est à l'invitation de Louis Saïa que j'ai eu le rôle de Philippe, sans audition ! J'aime beaucoup l'exercice de l'audition, même si c'est stressant : c'est pour moi l'occasion de proposer une vision d'un personnage et de le travailler 15, 20 minutes pour essayer de convaincre - de faire un but ! C'est très sportif, le métier d'acteur.

«Mais là, pas d'audition! Je pensais même que c'était une blague quand on m'a téléphoné, une espèce de Surprise sur prise, parce que les gens savent que j'aime énormément le hockey... et les séries-cultes, comme Les Boys! Quand je dis que c'est pour moi un honneur de porter le rouge, noir et or du costume des Boys, c'est une métaphore qui n'en est pas une. Je me sens vraiment honoré!»

Autour du hockey

Le hockey suit Patrice partout. À Gatineau, en première secondaire, son ami Daniel et lui rêvaient de devenir joueurs de hockey professionnels. Patrice rêvait aussi de devenir comédien. Vingt ans plus tard, il l'est devenu (et n'a pas cessé de jouer au théâtre, au cinéma et à la télévision depuis sa sortie du Conservatoire d'art dramatique de Montréal, en 2000). Et son ami Daniel ? Daniel Brière, lui, est devenu nul autre que le numéro 48 des Flyers de Philadelphie. Évidemment, le chandail du nouveau Boy porte le numéro 48!

Les liens avec le hockey ne s'arrêtent pas là. Dans Bon cop, bad cop, c'est aussi autour de l'univers du hockey que se construit son personnage de méchant, le tueur en série Tattoo Killer. Dans l'émission Dieu merci!, c'est en joueur de hockey que Bélanger a dû improviser.

Et dans sa vie personnelle? Malgré ses nombreux rôles au fil des ans - dans Les poupées russes, 450, Chemin du golf, Roxy, Fortier, Réal-TV ou François en série, comme animateur de tapis rouge, chroniqueur à Flash ou au grand écran dans Sur le seuil ou Roméo et Juliette - bref, en tout temps, le jeune comédien de 30 ans a toujours fait partie de ligues de garage. « On m'a dit que Louis Saïa et Richard Goudreau (les deux concepteurs des Boys) avaient vu que je pouvais être à la fois comique, quand j'ai fait le chauffeur de taxi de Patrick Huard à Juste pour rire, en 2002, et dramatique, dans Les Lavigueur. Mais je n'en sais pas plus. Par contre, je sais qu'il fallait être vraiment habile sur ses patins pour faire partie des Boys - je suis quand même celui qui sauve l'équipe de la honte complète - et qu'ils m'ont envoyé un dépisteur: le fils de Richard (Lenny Jo Goudreau) est venu me regarder pendant une partie et ça a l'air que j'ai passé le camp d'évaluation!»

«Grâce à Daniel (Brière), reprend-il, je vivais par procuration mon rêve de jouer au hockey - j'ai un accès privilégié à ses coéquipiers, au vestiaire, c'est le fun -, mais j'étais bien conscient des limites : je suis un de ses amis, pas un joueur. Alors imagine quand, après qu'on a commencé à tourner Les Boys, j'ai reçu un téléphone et qu'on m'a demandé si j'étais libre pour un truc le week-end, un des comédiens prévus étant malade. Euh, oui, peut-être, je réponds, mais ça dépend de quoi il s'agit. C'était pour tourner toute une journée avec Alex Kovalev!»

Toute une journée avec Kovy... « Et il a été super généreux avec nous! Pendant une journée de tournage, il y a beaucoup de pauses, et Kovalev a joué sur la glace avec nous pendant qu'on attendait, «come on, take the puck, take the puck», il nous a donné des petits trucs, il a cassé la croûte avec nous, il s'était informé sur l'émission, il savait qu'il faisait partie d'une série télé importante... Tu te rends compte, Kovalev a joué avec nous! Joué à la télé et joué au hockey!

- Ton jeu s'est-il amélioré?

- Ben, le sien, oui!»

Les Boys, La série II, à 21 h ce soir à Radio-Canada (exceptionnellement, deux épisodes seront diffusés).