Le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) souffle 50 bougies, dès aujourd'hui et jusqu'au 27 août, en réunissant sur scène 62 acteurs, 13 metteurs en scène et 12 auteurs.

Le festival Dramaturgies en dialogue du CEAD, c'est l'amour des mots, de la scène, de la collaboration, du théâtre à nu et des primeurs.

La fête célébrera entre autres cette année les «noces» du dramaturge allemand Wolfram Höll et du Québécois Dany Boudreault. Une belle rencontre, au dire de tous.

«Je n'ai pas l'habitude de travailler comme ça, mais c'est quelque chose que j'aimerais faire à nouveau. C'est une première expérience enrichissante pour moi», explique Wolfram Höll.

Sa pièce poétique Nous sommes trois, qui sera montée à Berlin en 2016, traite de l'arrivée d'un enfant trisomique dans un couple qui fera un voyage au Québec. Les mots sont ici les jalons d'un rite de passage, d'une transcendance.

«C'est une poésie riche, concrète. Il y a un souffle, une voix, un rythme. C'est comme une partition. On y trouve un effritement du dire, une pensée cassée en spirale», note Dany Boudreault.

Il a travaillé à la traduction du texte en le lisant, dit-il, à haute voix. «C'est un texte écrit pour être dit. La magie a opéré entre Wolfram et moi», ajoute-t-il.

Un pays rêvé

Le jeune acteur et poète participe au festival depuis 2008. Une pièce lue aux Dramaturgies en dialogue se situe dans le processus d'une «série d'accouchements» à ses yeux.

Wolfram Höll, qui a effectué une résidence d'un mois ici grâce au CEAD et à l'Institut Goethe, est d'accord. La lecture de sa pièce à Montréal lui permettra de la retravailler, de la perfectionner selon les réactions du public.

«Le Québec de la pièce est un pays rêvé, souligne-t-il. Ce n'est pas une carte postale, mais ce n'est pas le vrai Québec non plus. S'il y a une chose qui m'a inspiré, c'est le jour du déménagement du 1er juillet. C'est comme si toute la ville va partir, comme si le pays va s'en aller.»

Les deux collaborateurs disent avoir adoré travailler avec Anne Sophie Rouleau pour la mise en lecture, qui mettra en vedette une distribution de rêve: Sophie Cadieux, Étienne Pilon, Sophie Clément et Pierre Lebeau.

Belgique

Lieu de rencontres, d'exploration des écritures scéniques et «marché» de théâtre - une pièce congolaise présentée l'an dernier sera en tournée en 2016 à Montréal -, Dramaturgies en dialogue permet aux auteurs d'ici de se faire valoir devant des artistes d'ailleurs, et vice-versa. Cette année, c'est la Wallonie-Bruxelles qui est à l'honneur.

«Nous accueillons trois dramaturges dont les pièces engagées abordent de façon différente, dans la forme et le fond, de sujets comme l'exclusion, le désoeuvrement, les relations hommes-femmes et la marchandisation de l'être humain», explique Pascale Joubert, conseillère aux projets internationaux du CEAD.

Parmi les dramaturges québécois, notons les textes de Benjamin Pradet (en ouverture ce soir), René Gingras et Serge Mandeville. Chez les metteurs en scène et les acteurs, on retrouvera, notamment, Andrée Lachapelle, Jacques Godin, David Boutin, Christiane Pasquier, Marilyn Perreault, Yves Desgagnés et Alice Ronfard.

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Le festival Dramaturgies en dialogue se déroule au Théâtre d'aujourd'hui jusqu'au 27 août.