La nouvelle création de Michel Marc Bouchard, The Divine, qui sera présentée au TNM en novembre, reçoit en ce moment un accueil triomphal au Festival Shaw de Niagara-on-the-Lake. Certains critiques parlent même d'une des meilleures pièces canadiennes depuis des années.

Michel Marc Bouchard flotte littéralement sur un nuage. Sa pièce The Divine - A Play for Sarah Bernhardt fait un malheur au Festival Shaw (en l'honneur du dramaturge irlandais et Prix Nobel de littérature George Bernard Shaw) de Niagara-on-the-Lake.

«C'est au-delà de mes espérances», avoue Michel Marc Bouchard en entrevue téléphonique depuis la ville ontarienne. Présentée au Royal George Theatre, sa pièce est une commande du prestigieux festival, créé en 1962 dans le but de présenter des pièces de Shaw et de ses contemporains. Les représentations de The Divine ont d'ailleurs été prolongées jusqu'au 11 octobre.

Les quotidiens nationaux ne tarissent pas d'éloges envers la production et plus particulièrement le dramaturge québécois. Le critique du National Post, Robert Cushman, croit qu'il s'agit de «la meilleure pièce écrite par Michel Marc Bouchard et l'une des meilleures pièces canadiennes depuis des années».

Quant à lui, le Globe and Mail estime que cette production, mise en scène par Jackie Maxwell, également directrice artistique du festival, justifie l'existence même de cet événement qui a connu sa part de détracteurs au cours des ans.

«Bouchard célèbre et critique à la fois le genre de théâtre présenté au festival Shaw tout en nous offrant un récit touchant et amusant tiré de notre propre histoire. Sur le plan stylistique, il a écrit une pièce qui se coupe constamment l'herbe sous le pied et arrive tout de même à retomber sur ses pieds, malgré quelques déséquilibres vite corrigés», écrit le principal critique de théâtre du Globe, J. Kelly Nestruck, qui accorde quatre étoiles à la pièce.

Quoique moins dithyrambique, le critique du Toronto Star, Richard Ouzounian, souligne la «puissante» écriture de Bouchard, notant que «presque chaque scène fait passer un message qui porte à réflexion par la suite».

«Une pièce de théâtre ne change pas le monde, mais je crois au théâtre d'idées, comme je crois que l'art possède des qualités salvatrices», affirme Michel Marc Bouchard.

«La pièce se déroule à la jonction de trois mondes: l'art, l'argent et la religion, poursuit le dramaturge. Et je dois dire que la production est d'une très grande qualité et que les acteurs sont exceptionnels.»

Toutes les critiques soulignent la qualité de l'écriture de Michel Marc Bouchard, notamment son doigté lorsque le récit aborde la question des agressions sexuelles commises par des prêtres. L'intrigue se déroule à Québec en 1910 lors de la venue de l'actrice française Sarah Bernhardt qui avait causé quelques remous à l'époque, notamment au sein de l'Église catholique.

Trois ans d'écriture

L'accueil de la pièce vient couronner trois ans d'écriture et de réécriture de la part du dramaturge québécois qui aura passé au total deux mois à Niagara pour s'«imbiber» de l'esprit de la ville de théâtre et assister aux différentes étapes de la production.

Fidèle au poste avec Bouchard depuis 25 ans, Linda Gaboriau assure la traduction du texte. Son travail a également attiré l'attention des critiques.

La pièce de Michel Marc Bouchard sera présentée dans sa version originale, La divine illusion, au TNM à compter du 10 novembre dans une mise en scène de Serge Denoncourt. Elle mettra en vedette Anne-Marie Cadieux dans le rôle de Sarah Bernhardt.