Cette année, Francis Ducharme a joué le romantique Perdican chez Musset, l'héroïque Richmond chez Shakespeare, avant de mieux revenir à Shakespeare, en janvier prochain. Il incarnera en effet Roméo dans une version danse-théâtre de Roméo et Juliette, aux côtés de sa muse, Clara Furey, à l'Usine C.

Iconoclaste et ardent, Francis Ducharme est un électron libre parmi les interprètes québécois. Diplômé en jeu de l'Option -  Théâtre du collège Lionel-Groulx en 2003, il mène depuis sa carrière sur trois fronts: théâtre, danse et cinéma. Il a dansé pour des chorégraphes importants comme Dave St-Pierre, Sidi Larbi Cherkaoui, Frédérick Gravel et Catherine Gaudet. Au cinéma, on le verra, à la fin du mois de février, dans le nouveau film de Jean-Philippe Duval, Chasse-galerie, aux côtés de Caroline Dhavernas et de François Papineau.

Mais d'abord, du 17 novembre au 5 décembre, on retrouvera Ducharme sur les planches d'une salle du 435, rue Beaubien Ouest, dans Je ne veux pas marcher seul, un spectacle pluridisciplinaire mis en scène par Catherine Bourgeois pour les Productions Joe Jack et John.

«Catherine s'est librement inspirée d'actes xénophobes survenus récemment aux États-Unis, comme les meurtres de Trayvon Martin ou de Michael Brown, explique Ducharme. De là, on explore les thèmes de l'étranger, de la peur de la différence et de l'autre qu'on ne connaît pas. C'est le show de Catherine, mais elle a travaillé en étroite collaboration avec les interprètes.»

La compagnie Joe Jack et John travaille aussi avec des interprètes qui ont des déficiences intellectuelles. Cette fois, l'acteur haïtien Édon Descollines fait partie de la distribution. «Pour moi, c'est très enrichissant comme expérience de jeu. Édon n'a pas de filtre, il réagit de manière brute. Un acteur doit à la fois s'abandonner à lui et être très rigoureux.»

Consultez le site de Joe Jack et John: joejacketjohn.com

PERFORMANCE

UNTIED TALES (The Vanished Power of the Usual Reign)

«C'est une création de mes amis Clara Furey et Peter Jasko que j'ai vue à la fin du mois d'octobre au Théâtre La Chapelle. Le spectacle a été à l'affiche cinq soirs seulement, mais il sera sans doute repris au OFF FTA l'an prochain. C'est de la danse performance très abstraite. Leur duo fait apparaître des formes nouvelles et des paysages singuliers. Les corps des interprètes semblent habités par des forces mouvantes, comme extérieures à eux. C'est beau, sans artifice et surtout pas à la mode.»

MUSIQUE

Dear Criminals

«Leur musique est très belle, super mélancolique. Noire et poétique. Le mariage des voix de Charles Lavoie et de Frannie Holder est magnifique. On croirait qu'ils font l'amour en chantant. Ce groupe devrait être plus connu du public», indique celui qui a dansé dans un de leurs clips. Dear Criminals sera en spectacle le 18 novembre au bar Le Ritz PDB (179, rue Jean-Talon Ouest).

LIVRE

Le Royaume

«Je suis un fan fini d'Emmanuel Carrère. J'ai adoré Le Royaume. C'est un roman fascinant sur les débuts du christianisme. Comme toujours, l'auteur part de sa propre expérience qu'il ajoute à une démarche d'enquêteur. Carrère imagine donc l'histoire de Jésus, à travers l'expérience religieuse, la sienne et celle de sa famille. Quand j'étais enfant, je me suis pris pour Jésus-Christ durant un certain temps [rires]. Puis, j'ai décidé de faire de l'art ma religion.»

ARTS VISUELS

Tout David Altmejd

«Comme beaucoup, j'ai été fasciné par l'exposition Flux, au Musée d'art contemporain, qui réunissait une trentaine d'oeuvres de David Altmejd réalisées au cours des 15 dernières années. Un condensé éblouissant et un prétexte pour en savoir davantage sur cet artiste montréalais de renommée internationale. Je me suis procuré un beau livre publié aux Éditions Dimiani, qui présente ses oeuvres produites de 1998 à 2013 avec des centaines de photographies et quatre essais sur l'oeuvre immense et essentielle de cet artiste majeur.»

CINÉMA

Les êtres chers

«Je me promets d'aller voir le nouveau film d'Anne Émond avec Maxim Gaudette. J'ai tourné dans son prochain film sur Nelly Arcan. Anne a une signature très forte et personnelle. En lisant le scénario des Êtres chers, je savais que ça allait être bon. C'est l'histoire d'un suicide caché dans une famille. Les révélations seront tragiques et bouleversantes pour l'équilibre familial. Mais ça reste super lumineux.»