Finis les cris du coeur et la hargne : le leader du groupe punk-rock Les Vulgaires Machins, Guillaume Beauregard, vient de lancer un deuxième album solo dont la mélancolie et le spleen s'accordent bien avec cet automne gris.

Disparition en est le titre - disparition des illusions, de l'amour, de la jeunesse -, mais sa richesse et sa profondeur dépassent ces thèmes. Guillaume Beauregard est un faiseur de chansons doué : ses textes peaufinés vont au plus près des émotions, passant parfois proche du mièvre, mais évitant ce piège par de brillantes entourloupes poétiques (Besoin d'amour) ou un peu d'autodérision (Goodbye).

Et le compositeur n'a pas peur des refrains qui punchent et des mélodies qu'on peut fredonner. Les exemples sont nombreux, et les envolées de Solitude, de Nos larmes, de Besoin d'amour ou de Je ne sais plus donnent à ce disque, qui peut sembler lourd au premier abord, une aura certaine de lumière et de beauté.

Avec Gus van Go et Werner F. à la réalisation, chaque chanson se retrouve enveloppée de cordes, de claviers ou de cuivres, parfois les trois en même temps, alors que les voix d'Amylie et de Rémi Chassé viennent appuyer celle, très juste, du chanteur.

Il y a dans ce disque un véritable souci du détail, une volonté pop teintée de country-folk ou de rock psychédélique totalement décomplexée. Résultat : un album de chansons franchement réussi, équilibré, généreux et sans temps morts, dont on n'a pas fini d'explorer les ramifications.