On l'a connu dans le rôle de Mario chez les Frères Goyette, duo fictif de tendre clairvoyance ayant étoffé l'imaginaire québécois au début de cette décennie, homme aux multiples talents (cinéaste, caméraman, concepteur publicitaire, compositeur, auteur chansonnier), Simon Laganière campe cette fois son propre personnage mauricien.

Enfin... pas tout à fait, puisque les textes qu'il porte dans ce Samedi soir de semaine s'inspirent de faits divers, pour la plupart savoureux.

Voilà neuf récits de perdants magnifiques (merci, Leonard, pour l'expression originelle), hauts et bas d'existences pas ordinaires de gens ordinaires; petit vol de guichet en traîneau à chiens, petit incendie allumé au centre d'une table bien arrosée, accouchement surréaliste à l'étage du dessous, prêt usuraire et autres mésaventures délinquantes aux limites du loufoque, histoires de voyous sympathiques frisant l'absurde, comme Laganière les aime.

L'opus a été enregistré en partie chez le collègue Matthieu Beaumont (ex-Tricot Machine), qui signe arrangements et réalisation, ainsi qu'aux Breakglass Studios sous la supervision de Tonio Morin-Vargas, et l'on ne compte pas le mix singulièrement embrumé par Julien Mineau (Malajube).

* * * 1/2

KEBERICANA. Samedi soir de semaine. Simon Laganière. Grosse Boîte.