L'affection pour la poésie demeure (Marie-les-ombres). Le besoin de dire non aux excès de notre société de consommation aussi (Je refuse de grandir, d'après Tom Waits). Et le romantisme.

Mais entre son premier disque (Piège à con) et Des fantômes, des étoiles, il y a une chose qui a changé chez Alexandre Belliard: il a tourné le dos à la simplicité. Musicalement, s'entend.

Piloté par le réalisateur Éric Goulet, ce troisième disque est de loin le plus riche en textures et en mélodies. Intervention heureuse... qui révèle toutefois les limites de Belliard, le chanteur.

Son chant, bien que de plus en plus soigné, manque d'ampleur et de souplesse. D'où cette impression générale que les interprétations manquent de relief.

On se surprend même à imaginer les mêmes airs portés par un chanteur qui sait mieux voler - Alexandre Désilets, par exemple.

Hanté par la mort et fort bien écrit, ce disque laisse néanmoins l'impression de chansons qu'on habille très chic, alors que le chanteur semble plus à l'aise en jean et chaussures de sport. Écartelé entre ses quêtes de beauté et d'authenticité, en somme.

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* * 1/2

CHANSON. Alexandre Belliard. Des fantômes, des étoiles. Prod. de l'onde/Sélect.