Julien Doré a remporté en 2007 le concours Nouvelle Star, équivalent français de Canadian Idol. Ce n'est pas la meilleure carte de visite quand on veut être pris au sérieux par les amateurs de pop créative.

Or, Julien Doré n'est pas un chanteur préfabriqué. C'est même un drôle de bibitte chansonnière: ton désenchanté, plume agile, imagination foisonnante et dissidence affichée. Acacia, la toute première chanson du disque, donne le ton: sur une mélodie délicate, il chante, susurrant presque, «au nord je t'ai tuée».

Il clame toujours dépasser les limites, «aisément, facilement» et «sans un problème d'éthique» (Les limites). Et c'est ce qu'il s'amuse à faire, franchissant allègrement les frontières de la chanson pop conventionnelle pour façonner des mondes sonores riches en images, en timbres et en textures. Il n'a peur ni des violons ni des cuivres (la deuxième partie de Bouche pute), ni des claviers rétros qui donnent à Figures imposées un air de ballade disco, ni de mêler instrumentations organique et électronique (Piano Lys).

Ersatz s'impose donc avec une panache comme l'antidote parfait pour ceux qui en ont marre des disques uniformes, tièdes et impersonnels. L'anti Star Académie, quoi. Julien Doré sera en spectacle au FrancoFolies, les 7 et 8 août, au Club Soda.

À écouter: Figures imposées

POP

Julien Doré

Ersatz

Tandem.mu/Sony/Sélect

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Publié dana La Presse,  en Lectures 7, le 28 juin 2009.