Le septième album solo du chanteur du groupe Porcupine Tree confirme que le formidable musicien britannique est mieux servi en se tournant résolument vers le futur.

Avec son excellent The Future Bites, lancé au début de 2021, Wilson avait plongé sans retenue dans un univers aux textures électros qui l’avait merveilleusement bien servi. The Harmony Codex reprend où il a laissé avec Inclination, premier titre qui lance les hostilités avec une percutante rythmique de synthèse qui invite néanmoins à faire voltiger son imagination. À l’inverse, What Life Brings est tout ce qu’il y a de plus accessible, aucune manipulation électronique à l’horizon, on est ici dans un esprit très floydien, inspiration dont s’est toujours réclamé Steven Wilson – l’hommage s’entend ici jusque dans le solo de Stratocaster à la sauce David Gilmour.

On continue d’osciller entre ces deux pôles sur les deux pièces suivantes : la très belle Economies of Scale diffuse une ambiance aérienne qui se place en porte-à-faux des pulsations digitales déconstruites alors qu’Impossible Tightrope est un exercice progressif de facture presque classique, avec des signatures rythmiques changeantes, des solos de guitare, de saxophone et d’orgue avec en prime des mélodies à la Emerson Lake and Palmer. Un bonbon que les vieux amateurs de prog pourront déguster avec plaisir pendant près de 11 minutes.

L’auteur-compositeur-interprète cesse toutefois de tergiverser à partir de Beautiful Scarecrow : la meilleure chanson de l’album est aiguillée par un rythme tribal dense et une ligne de basse gutturale au-dessus de laquelle se dessine une inquiétante mélodie arabisante. Il garde le cap jusqu’à la fin avec les délicats arpèges de Time Is Running Out, les accents gothiques d’Actual Brutal Facts et l’exubérance de Staircase, un trio de chansons haut de gamme et résolument moderne qui témoigne de la direction qui convient désormais le mieux à Steven Wilson.

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The Harmony Codex

Rock progressif

The Harmony Codex

Steven Wilson

Indépendant

8/10