Depuis quelques mois, Vacra fait le tour des salles en Europe. Son tout premier album, Galatée, connaît son lot de succès. Et pour la toute première fois, l’artiste français a traversé l’Atlantique pour une représentation fortement attendue chez nous le week-end dernier. Rencontre avec celui qui a entretenu le mystère sur son identité durant des mois.

Au bout du fil, Vacra nous salue avec douceur. On ne peut évidemment pas le voir, mais ça se sent : il est heureux de nous accorder du temps même s’il vient d’enchaîner plusieurs entrevues pour souligner son passage à Montréal.

« Jusqu’à maintenant, je suis très bien accueilli. Je recevais beaucoup de messages me demandant de venir ici, donc je sais que je suis pas mal attendu », lance-t-il, la veille de sa prestation sur les planches extérieures de Picnik Électronik, vendredi dernier au parc Jean-Drapeau.

Galatée, c’est un univers doux, parfois dansant, parfois planant, parfois entraînant. Vacra, armé de sa voix androgyne, monte sur scène avec l’objectif de « défendre le projet » et sa scénographie.

Extrait de Plan séquence

Ses chansons ont déjà accumulé des dizaines de millions d’écoutes sur Spotify, et il peut maintenant vivre de sa passion. Dès les premiers instants de la discussion, l’artiste démontre une reconnaissance marquée. Il est véritablement admiratif devant ce qui lui arrive.

Je prends tout ça avec tellement de bonheur, je suis heureux de ma situation. Je pense que je suis très reconnaissant de base. Ça s’est multiplié avec tout ce qui se passe. Je suis reconnaissant, et j’espère le rester encore longtemps.

Vacra

Son style, qui mélange des sonorités comme le hip-hop et le R&B à celles de l’afrobeat et du reggaeton, est le résultat d’années d’expérimentation en studio. « Ce serait malheureux de s’enfermer dans un style » en sachant combien il en existe de différents, selon le principal intéressé.

Mariage d’influences diverses, son style attire d’ailleurs un public porteur d’énergie positive, chose dont l’artiste se réjouit.

« Le public m’épate. Tout le monde s’entend bien, il n’y a pas de soucis. J’ai vraiment de la chance », souligne-t-il, conscient qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être accueilli par un public aussi bienveillant.

« J’ai hâte de voir ; on m’a dit qu’ici il n’y avait que trois mois de soleil, et donc que les gens étaient vraiment festifs », a-t-il ajouté. Si on se fie aux photos publiées sur les réseaux sociaux de Picnik Électronik, ça semble avoir été le cas.

Entretenir le mystère

Longtemps, Vacra a attendu avant de révéler des détails sur son identité. Pour lui, être discret et protéger sa vie privée n’est pas un luxe : « C’est le plus important. »

Avant la parution de son projet Galatée en février dernier, ses fans ne connaissaient pas son visage. En fait, ils ne savaient même pas s’ils écoutaient la musique d’un homme ou d’une femme. Et ce, même si ses chansons Plan séquence et Tiki Taka étaient déjà populaires. Puis, étape par étape, Vacra a fait tomber certains rideaux, comme celui de son genre.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Vacra

À l’époque, je voulais juste que ma musique parle aux gens avant mon image. Je voulais préserver mon identité, ma discrétion, ma vie privée. Maintenant, je dois rencontrer mon public, et c’est réciproque.

Vacra

La musique, justement, ça lui est arrivé un peu par hasard. Il a toujours aimé ça, puis a décidé qu’il essaierait d’en faire. Visiblement, ça a bien fonctionné.

« C’est venu très naturellement. Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais je ne m’attendais pas du tout à ça. Tous les jours ça grandit, et tous les jours ça m’épate. »

« C’est dingue, mais c’est comme une passion, explique-t-il. Ça te prend, comme la cuisine, le sport ou le travail. Ça m’est tombé dessus. Je ressens des choses quand j’écoute de la musique, c’est elle qui me donne ces sensations. »

Il lui arrive occasionnellement de penser que tout ça, c’est « trop ». Après tout, le succès est arrivé très vite, et sa vie a considérablement changé depuis la sortie de Galatée.

« Ça dépasse ce que j’imaginais »

On lui demande souvent s’il s’attendait à se rendre jusque-là. Réponse : pas du tout.

« Je m’attendais juste à m’éclater en studio, donc je dois digérer le fait que je puisse juste me lever et faire ce que j’aime. Ça me donne l’occasion de voyager et de rencontrer des personnes aussi passionnées que moi. Et du coup, ça dépasse ce que j’imaginais. »

Vacra travaille actuellement sur un deuxième album studio, sans toutefois révéler de date de parution. Au cours de l’automne, il se donnera en spectacle un peu partout en Europe francophone, principalement en France, mais aussi en Suisse et en Belgique.

Lui parler, c’est constater qu’un grand cœur bat derrière ses douces mélodies. C’est aussi rencontrer un artiste véritablement passionné, qui cultive un lien privilégié avec le sentiment de reconnaissance.

Consultez la chaîne YouTube de Vacra