Après cinq ans d’existence, le quatuor américain lance son troisième album complet de rock grand public qui fait encore jaser.

Rock lourd puisé à la même source « zeppelinienne » qui l’a fait connaître, les dix chansons de Starcatcher peuvent-elles être qualifiées de rock classique ? De rock à recette ? De musique à numéros ? Toutes ces réponses sont bonnes.

La méthode est assez simple : les musiciens balancent leur rock tonitruant et primitif dans la même pièce et le réputé producteur de disques Dave Cobb, responsable du succès de la star du country Chris Stapleton mais aussi des Brandi Carlile et Jason Isbell, en plus d’avoir collaboré en studio avec Slash et Sammy Hagar (Van Halen), y ajoute un peu de fioritures. Mais l’on garde la matière première, aussi imparfaite soit-elle. Ce que Jack White réussit à faire avec beaucoup plus de nuances.

Les trois frères Kiszka – Josh à la voix suraiguë, Jake à la guitare et Danny Wagner à la batterie – portent toujours sans vergogne le chapeau des « revivalistes ». Comment sonnerait Led Zep aujourd’hui ? semblent-ils éternellement se demander.

Fate of the Faithful a des allures de stoner blues au tempo lent, l’intervention de claviers évoque clairement le travail de John Paul Jones sur la pièce No Quarter. Waited All Your Life coche les bonnes cases : guitare acoustique dans un écrin de power ballad à la fin triomphale, solo de guitare apocalyptique, du rock d’aréna dans sa plus juste illustration.

Meeting the Master ressemble en tous points à Thank You dudit Zep, Sacred the Thread fesse dans le buffet avec brio, Runway Blues fait office d’interlude psychédélique avec ses 77 secondes dans des eaux marécageuses.

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Il n’est pas téméraire de dire qu’on y décèle aussi une parenté musicale avec Rush, The Black Keys ou Cream. Les 42 minutes de Starcatcher sont presque aussi efficaces qu’Anthem of the Peaceful Army, le premier album du groupe paru en 2018, mais certainement moins abouties que The Battle at the Garden’s Gate, le deuxième disque paru en 2021.

Cette absence de vernis et cette attitude rock captée à volume maximal, mêlées dans un fourre-tout de riffs à la Jimmy Page, fait de Starcatcher un disque convenu mais qui ne devrait pas déplaire aux irréductibles. Pour l’originalité, toutefois, on repassera…

Starcatcher

Rock

Starcatcher

Greta Van Fleet

Republic Records/Universal

6/10