La der des ders, vraiment ? Lorsque nous avons assisté en mars dernier à l’arrêt de sa tournée d’adieu Damn Right Farewell à Greensboro, en Caroline du Nord, Buddy Guy, 86 ans, n’avait pas du tout l’air d’un grabataire s’apprêtant à remiser ses Fender. Dans sa salopette de gamin, Monsieur Chicago avait grimpé son ampli à un volume qui aurait fait grimacer Neil Young et employait avec une telle liberté le mot commençant par F que le plus polisson des rappeurs en aurait rougi. Il y a fort à parier qu’il sera, durant ce FIJM, le seul octogénaire à jouer un solo de guitare avec ses dents.

Dominic Tardif, La Presse

Salle Wilfrid-Pelletier, à 19 h 30

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Sam Gendel

PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL DE JAZZ DE MONTRÉAL

Sam Gendel

Sam Gendel est une des intrigues de ce festival. Issu de la scène jazz de Los Angeles, ce saxophoniste offre un mélange assez unique de free jazz ambiant, de psychédélisme, de rythmes hip-hop et de musique actuelle dans le sens le plus expérimental du terme. Il a grandi avec Coltrane et Roland Kirk, mais on le compare plutôt à Jon Hassell pour ses sons trafiqués et ses atmosphères hypnotiques. Le gars est ultra-prolifique (12 albums en six ans) ultra-conceptuel (son avant-dernier album s’inspirait de motifs de tissus japonais) et sa nouvelle galette (Cookup) rend hommage au R’n’B des années 1990, avec des reprises ultra-personnelles d’Erykah Badu, Beyonce ou BoyzIIMen. En plus, son concert est ultra-gratuit !

Jean-Christophe Laurence, La Presse

22 h, Studio TD, entrée libre

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John Scofield

PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL DE JAZZ

John Scofield

Le vénérable guitariste originaire du Connecticut a ponctuellement foulé le sol montréalais depuis ses ébouriffants solos avec Miles Davis en 1982, il a même reçu le prix nommé en l’honneur du glorieux trompettiste en 1998 et l’ultime honneur d’une Série Invitation où le jazzman a eu carte blanche pour concocter des soirées collaboratives et uniques. À 71 ans, il peut se vanter d’avoir joué avec Joe Lovano, Chet Baker, Charlie Haden, Jack DeJohnette, Medeski, Martin & Wood, Chick Corea et Herbie Hancock pour ne nommer que ceux-là. Une très grosse pointure du manche, la quintessence du jazz libre et décomplexé !

Claude Côté, collaboration spéciale

20 h, Monument-National

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Hailu Mergia

PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL DE JAZZ DE MONTRÉAL

Hailu Mergia

C’est une découverte et ce n’en est pas une. Découverte parce qu’en dehors du cercle des aficionados de musique éthiopienne, Hailu Mergia est un pur inconnu. Pas une découverte parce que ce claviériste/organiste de 77 ans est une légende vivante de « l’éthiojazz », style rendu célèbre à la fin des années 1990 par la géniale série des Éthiopiques. Mergia est aussi un survivant, qui a fui la dictature du Derg au milieu des années 1970, pour s’établir à Washington, où il s’est reconverti en chauffeur de taxi et en propriétaire de restaurant. Oublié pendant plus de 20 ans, il a refait surface il y a 5 ans, à la faveur d’un nouvel album et de la réédition de ses anciens disques, dont le fabuleux Tezeta, enregistré en Éthiopie juste avant son exil. De la visite rare et tout un honneur de l’avoir au Jazz…

Jean-Christophe Laurence, La Presse

Scène Loto-Québec, 18 h et 22 h

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