Le prolifique Luke Combs sort un quatrième album en six ans et réaffirme son envie de ne pas sortir des sentiers battus.

On a vu Luke Combs dans un Centre Bell plein à craquer l’automne dernier. Pas mal, mais pas vraiment à la hauteur de sa popularité au sud de la frontière. Son concert de samedi, lui, en donne une image plus juste : il chantera à l’AT&T Stadium, l’ancienne résidence des Cowboys de Dallas, un stade de 80 000 places.

Comment a-t-il atteint ce sommet ? Lui-même se le demande encore, dans 5 Leaf Clover, l’une des 18 chansons de Gettin’ Old : « Comment un gars comme moi se retrouve avec un trèfle à cinq feuilles, alors qu’il se serait contenté de trois ? », chante-t-il, de sa voix graveleuse, sur une musique country rock ancrée dans les années 1990 et agrémentée de violon.

Luke Combs ne se casse jamais la tête. Ses musiques sont prévisibles et il a un penchant pour les power ballads. Et il chante les mêmes choses que tout le monde : il parle de bière, de cœurs brisés, de son admiration pour son père, du temps qui passe, du progrès qui va trop vite, de son pick-up et des boys. Et s’il trouve parfois des tournures qui font de belles images, il est souvent très littéral.

Quel est son secret, alors ? Il ne se contente pas de rester dans les sentiers battus, il incarne profondément cette stabilité. Sans ambition purement artistique ni arrogance. Son talent d’interprète fait l’essentiel du travail. C’est évident sur Fast Car, la superbe chanson de Tracy Chapman qu’il reprend avec brio. Luke Combs est un chanteur habité. Et c’est suffisant.

0:00
 
0:00
 
Gettin’ Old

Country

Gettin’ Old

Luke Combs

River House Artists/Sony

6,5/10