Les sœurs Megan et Rebecca Lovell représentent l’avenir d’un blues transcendant aux ingrédients country, désireuses de trouver un deuxième, voire un troisième souffle aux musiques de racines américaines puisées à la source.

Ce 10e opus de 11 chansons de Larkin Poe (en plus de 3 minialbums) est certes le plus collé au son de Nashville et de ses crossovers rock. Toutefois, on a trop souvent l’impression de déjà entendu. Bad Spell est échafaudé sur une cadence lourde et lancinante. Strike Gold est trop prévisible et facile. Rebelote avec Bolt Cutters & The Family Name qui manque d’originalité. La guitare slide et les coups de semonce de la batterie cohabitent mal. Dans le même esprit, Deep Stays Down est d’un ronflant ennui.

La méthode Lovell récolte cependant ses fruits avec les lumineuses Georgia Off My Mind et Southern Comfort. Sur Summertime Sunset et Kick The Blues, les harmonies vocales se fondent à merveille avec le dosage prescrit de guitares qui glissent et qui grincent. Mais la meilleure de Blood Harmony, Might As Well Be Me, s’invite tout en douceur en fin de disque. Les frangines sont royales avec une autre offrande d’harmonies vocales célestes qui apaisent par leur simplicité pure.

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Pour tout dire, ce Blood Harmony est un peu désarmant. Larkin Poe pourrait jouer au Festival international de jazz de Montréal autant qu’à Osheaga ou au festival country Lasso ! Sa pertinence s’est peut-être atténuée au fil des ans, mais on ne peut reprocher aux filles de faire du sur-place.

Blood Harmony

Blues rock

Blood Harmony

Larkin Poe

Tricki Woo Records

6/10