À peine un an et demi après Heavy Sun, album ouvertement gospel, le Canadien Daniel Lanois propose un album tout instrumental dans lequel il joue… du piano. L’auteur-compositeur-interprète et réalisateur acclamé se pointe donc encore là où on ne l’attendait pas, cette fois du côté d’une musique plus minimaliste et intimiste.

S’il y a sur Player, piano quelques relents de la recherche qu’il a faite avec Brian Eno dans les années 1980 du côté de la musique ambiante, cet album en reste essentiellement un à des sonorités tout en douceur, des mélodies qui bercent et des ambiances éthérées.

Avec son coréalisateur Wayne Lorenz, le musicien a trafiqué les marteaux et les cordes des pianos sur lesquels il a joué pour leur donner une résonance plus douce et étouffée, comme si les instruments arrivaient directement d’une autre époque, moins cacophonique et bruyante que la nôtre. Le résultat est enveloppant et apaisant, d’une beauté parfois troublante tellement elle remue. Mais Lanois étant Lanois, il n’était certainement pas question pour lui de livrer un album linéaire. Chaque pièce est un univers en soi, on va du côté du jazz ou du côté de Satie, et on y trouve autant des rythmes électroniques que de l’écho ou des effets sonores vaporeux.

Le voyage est planant, mais pas ennuyant, émouvant et lumineux, aussi intemporel qu’enraciné, et surtout riche et profond. Quand le guide s’appelle Daniel Lanois, ce n’est pas si surprenant.

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Player, piano

Instrumental

Player, piano

Daniel Lanois

Modern Recordings/BMG

8/10