Incontournable femme forte de la musique africaine, Oumou Sangaré n’a pas choisi le titre de son plus récent disque au hasard : Tombouctou, ville du patrimoine mondial de l’UNESCO, est devenu le symbole de la situation volatile du Mali au cours de la dernière décennie.

C’est d’ailleurs l’un des thèmes qu’elle aborde dans cet album, où il est aussi question de la condition féminine en Afrique, sujet capital pour la chanteuse qui, dès ses débuts, critiquait la polygamie et lançait à sa manière une révolution féministe.

On pense, à l’écoute des premières mesures de Wassoulou Don, qui ouvre Timbuktu, qu’on aura affaire à un disque un peu plus blues, peut-être même teinté d’accents rock. L’amorce est brute, en effet, puissante et très convaincante. Or, la suite fait mentir cette première impression. Même si elle laisse entendre ici et là des pointes de blues, elle montre plutôt Oumou Sangaré intégrer les motifs répétitifs ou les notes graciles tirées du kamele n’goni (une harpe ouest-africaine) caractéristiques de sa musique.

L’icône malienne chante avec une chaleur poignante sur ces airs riches, dont plusieurs ont le ton de la complainte, animés d’un cœur puissant (les chœurs le sont aussi, d’ailleurs). Timbuktu est sans doute le disque le plus « pop » d’Oumou Sangaré, dans le sens d’accrocheur et d’accessible. Kêlê Magni, chanson qui arrive dans le dernier tiers de l’album, est tout simplement irrésistible !

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Timbuktu

Musique africaine

Timbuktu

Oumou Sangaré

World Circuit

8/10