Pusha T ne vend plus de drogue depuis longtemps. Le sujet n’a toutefois pas fini de l’inspirer. Sur It’s Almost Dry – qui fait référence au temps nécessaire à la peinture d’un tableau et à certaines préparations psychotropes de sécher –, Terrence Thornton démontre une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs de sa profession.

La richesse de son vocabulaire, son arsenal de flows et l’originalité de ses métaphores font de lui un rappeur techniquement impeccable. À ces qualités s’ajoutent un talent indéniable pour raconter des histoires et un humour noir fort divertissant – « I been getting at these coins as I’m breaking down a brick/Make the jump to each level, Super Mario exists ».

Dans les faits, chaque offrande de King Push est attendue par ses fans, la critique et la communauté hip-hop. Il est universellement respecté, et ce, malgré ses querelles avec Drake. Au fil des années, il a partagé le micro avec d’autres MC de grand talent.

Cette fois, il peut compter entre autres sur l’appui de Jay-Z, Kid Cudi, Lil Uzi Vert, Don Toliver et Labrinth. Mais It’s Almost Dry se distingue surtout par ceux qui sont derrière la console, en l’occurrence Pharrell Williams et Kanye West. Le premier a lancé la carrière de Pusha T, au début des années 2000, avec le duo Clipse qu’il formait avec son frère aîné Malice. Le second a fait de Pusha le président de son étiquette, GOOD Music, en 2015. Ils le connaissent bien et connaissent le genre de beats qu’il aime.

Ainsi, ce qu’ils ont composé est très semblable aux albums précédents de Pusha T. Ce n’est pas étonnant, mais un peu décevant. Malgré le génie musical de Ye et de Pharrell, c’est la voix et les paroles qui se démarquent chaque fois – le mixage y est pour beaucoup. Les fans, la critique et la communauté hip-hop vont aimer, mais une fois de plus, ça n’ira pas plus loin. « Si tu le sais, tu le sais », pour traduire librement l’une de ses pièces les plus célèbres.

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It’s Almost Dry

Rap

It’s Almost Dry

Pusha T

Def Jam

8/10