Imaginez une vieille paire de pantoufles. Marque de qualité, pas trop ramollies, mais avec du vécu. C’est un peu l’image qui vient en tête après écoute de Barn, le 41e album de Neil Youg, son 14e avec le groupe Crazy Horse, fidèle compagnon depuis 1968.

Les chansons ont été enregistrées rapidement et sans flafla dans une grange au Colorado, par quatre types qui se connaissent depuis toujours. Camaraderie évidente. Ambiance manifestement détendue. Style familier, réconfortant.

Young oscille entre le folk à la Harvest (Song of the Seasons, They Might Be Lost), le folk rock (Tumblin’Thru the Years) et les morceaux plus rock un peu « gueling guelang » (Heading West, Human Race). Les textes, tantôt contemplatifs, tantôt critiques, parlent du monde en 2021 à travers les yeux d’un vieux hippie de 76 ans.

0:00
 
0:00
 

Plus personnel, Young revient aussi sur sa double identité nord-américaine dans un Canerican un peu trop garroché à notre goût. Mais le meilleur moment de l’album reste sans contredit Welcome Back, longue pièce planante de neuf minutes, traversée de solos de guitare électrique brûlants et écorchés dans la tradition de Cortez the Killer.

Entre rock de garage et rock de grange, Barn ne surprendra personne. Mais pour les fans de Neil Young, la pantoufle sera de tout confort.

Barn

Folk rock

Barn

Neil Young et Crazy Horse

Warner

6/10