Montréal ne sera pas gavée de jazz cette année au début de l’été en raison de l’annulation du Festival international de jazz de Montréal, mais il sera tout de même possible de s’en mettre quelques notes à l’oreille. Spectra présentera en effet un événement numérique, tenu du 27 au 30 juin, mettant en valeur des artistes d’ici, dont la pianiste Marianne Trudel, le guitariste Jordan Officer, la chanteuse Djely Tapa, le trompettiste Jacques Kuba Séguin, le chanteur Pierre Kwenders, ainsi que deux pianistes emblématiques du jazz montréalais : Oscar Peterson et Oliver Jones.

« On a cette réflexion depuis un mois, un mois et demi, pour qu’il y ait malgré tout un événement. On trouve que le Festival de jazz est trop important pour ne pas avoir une présence numérique. Ce n’est pas la 41e édition du festival, qui aura lieu en 2021, si tout va bien », précise toutefois Laurent Saulnier, vice-président principal, programmation, événements culturels et festivals de l’Équipe Spectra.

La programmation sera constituée d’un mélange de concerts diffusés en direct, de prestations déjà tournées et de concerts d’archives, sélectionnés parmi les nombreuses captations réalisées depuis des décennies. Celui mettant en vedette Oscar Peterson et Oliver Jones (le 27 juin) fait partie des joyaux choisis, de même que d’autres, consacrés à Jaco Pastorius (le 28), Miles Davis (le 29) et Sarah Vaughan (le 30).

PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE MONTRÉAL

Oscar Peterson et Oliver Jones

La journée typique de ce festival numérique débutera à 18 h avec un concert en direct d’une heure diffusé depuis L’Astral. Jordan Officer (le 28) et Jacques Kuba Séguin (le 30) font partie de cette série « apéro ». L’heure suivante est consacrée à la diffusion de quatre prestations préenregistrées d’une durée de 15 à 20 minutes, conçues spécialement pour cet événement. La pianiste Marianne Trudel, les chanteuses Dominique Fils-Aimé, Elisapie Isaac, Djely Tapa et Charlotte Cardin font aussi partie de cette série, tout comme le trio du bassiste Alain Caron avec Paul Brochu et John Roney. Viendront ensuite les concerts d’archives.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Dominique Fils-Aimé fait partie des artistes qui prendront part au festival de jazz numérique que lance Spectra.

Le 27 juin, la soirée s’étirera un peu avec une prestation en direct de Pierre Kwenders, qui sera accompagné d’un VJ et d’un artiste visuel. Le « point de rencontre » pour les spectateurs est le site du Festival international de jazz de Montréal et les prestations seront relayées sur la page Facebook du festival.

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Laurent Saulnier explique que l’offre musicale de cet événement numérique a été conçue dans le même esprit que l’habituelle programmation extérieure du Festival de jazz : elle est gratuite et présente des univers musicaux variés. Il souligne par ailleurs que le 27 juin, qui est la Journée canadienne du multiculturalisme, tous les artistes présentés sont des Montréalais venus de différents coins du monde — à l’exception d’Oliver Jones et d’Oscar Peterson, bien sûr, qui ont grandi dans la Petite-Bourgogne.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Jordan Officer

L’accent mis sur les musiciens locaux s’imposait, bien sûr, en raison des conditions actuelles. « Pour nous, ce qui était important, dit néanmoins Laurent Saulnier, c’était de remettre l’argent dans les poches des musiciens d’ici. Ce sont des gens qui ne travaillent pas depuis plusieurs mois et on ne sait pas quand ils vont recommencer à travailler. »

Marianne Trudel se réjouit d’avoir cette occasion de renouer avec la scène. « J’ai invité deux musiciens que j’aime beaucoup, [le batteur] Robbie Kuster et [le contrebassiste] Morgan Moore. Ce sont des collègues avec qui je joue depuis presque 20 ans maintenant et on va faire quelques nouvelles pièces que j’ai composées. Ça va faire très bizarre de jouer après trois mois de confinement », admet la pianiste, qui se dit très excitée de faire ce petit concert.

Les concerts en direct et les prestations préenregistrées auront tous lieux à L’Astral, qui a été transformé en une salle de spectacles (et un studio de télé) qui respecte « toutes les normes sanitaires », précise Laurent Saulnier. Après leur diffusion initiale, les événements musicaux resteront en ligne pendant un mois.