En phase avec l’héritage politique du premier président de la République du Bas-Canada, à qui il a emprunté son nom de rappeur, Robert Nelson clame son indépendance d’Alaclair Ensemble avec un premier album solo, Nul n’est roé en son royaume.

Si la « gang de minces » fidèle au collectif post-rigodon ne sera dépaysée ni par le glossaire bas-canadien ni par les collaborateurs invités – KNLO, Claude Bégin, Vlooper, Caro Dupont et Eman interviennent aux consoles, à la plume ou au micro –, la démarche d’Ogden Ridjanovic présente un visage plus sérieux, voire plus sombre.

« Je pars à la chasse dans le vide, pour tuer le guide, celui qui m’a traîné dans le fond », dépose-t-il sur Ligne de front dans un flow impassible.

Le MC, qui tempère pour le mieux le maniérisme de Robert Nelson, ancre plus que jamais son propos dans le concret, que ce soit sous la forme d’un hommage au portier tricolore Jacques Plante, d’une dédicace à son ami Bernard Carignan, mort à vélo en 2015 à la suite d'un emportiérage, ou d’une lettre post-rupture (Chimie).

Difficile de trouver des défauts à ces 12 pièces créées et ficelées dans l’intimité, puis étoffées par des concepteurs rythmiques parmi les meilleurs du Québec. Les « minces » risquent fort de cocher Oui.

★★★★ • Rap. Nul n’est roé en son royaume. Robert Nelson. 7ième ciel.