Depuis 1995 Webster fait du rap à Québec, le revoilà à Montréal. Plus lettré que la moyenne des rappeurs, plus expérimenté, connaissances historiques à l’appui, pédagogue réputé en littérature hip hop, Aly Ndiaye doit être considéré parmi les pionniers du genre à Québec, plus précisément à Limoilou.

Avec la sortie de son dernier album aux côtés de la formation 5 for Trio, son invitation au Festival de jazz était plus que justifiée.  

Dimanche à Verdun, les conditions étaient optimales en fin d’après-midi pour une heure bien tassée de rap « conscient », de jazz et de soul. Webster pouvait compter sur ce même ensemble aguerri de jazz que l’on a apprécié sur disque, constitué de Mathieu Rancourt, contrebasse, de Jean François Gingras, batterie, de Sylvain Saint-Onge, guitare, auxquels se greffent le scratch mixer DJ Fade Wizard et la chanteuse de puissance Valérie Clio.

Ainsi, on eut droit à de belles chroniques de société mises en rimes, écrits pamphlétaires traversés par l’indignation de l’auteur face au populisme, au racisme, à l’anti-islamisme, aux bonzes de la radio-poubelle sévissant à Québec-ville, à toutes les dérives nationalistes menant à l’extrême droite du spectre socio-politique… et aussi à nos hivers trop longs !

Ça tombait bien, il faisait beau et chaud, l’astre du jour rayonnait sur le public heureux d’être là, sur la chemise immaculée de Webster, sur son sourire radieux. Percée de soleil en ces temps sombres…