Le Gala de l'ADISQ aura lieu demain soir à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Pour l'occasion, nous avons réuni les cinq finalistes dans la catégorie révélation de l'année au Cheap Thrills, un disquaire du centre-ville de Montréal. Rencontre au sommet avec cinq artistes aux personnalités différentes, mais qui ont tous le vent dans les voiles.

Lydia Képinski

L'auteure-compositrice-interprète a lancé au printemps dernier un premier disque dont le titre est sa date d'anniversaire, Premier juin.

Ton moment fort?

Le spectacle que j'ai donné récemment au cinéma L'Amour. Tout le monde était assis, mais au moment où j'ai chanté le refrain de ma chanson Maïa, les spectateurs se tous sont levés en même temps, comme si tout le monde s'était consulté. C'était juste fou et on se disait: on va mourir. Il y avait même une petite ligne de headbangers en avant.

Ton premier gala?

Oui, et j'ai vraiment hâte. Je suis très pragmatique dans la vie, scientifiquement, je ne pense pas que je vais gagner. Mais je suis vraiment contente d'être là. C'est plus important qu'il y ait une relève florissante que de gagner personnellement.

Ludovick Bourgeois

Gagnant de La voix au printemps 2017, il a lancé à l'automne suivant un premier disque homonyme.

Ton moment fort?

C'est pas mal chaque fois que je fais un spectacle et que je vois qu'autant de personnes se présentent. Alors je dirais que j'en ai eu 80 et quelques highlights dans mon année! Je ne pensais pas que 2018 pouvait battre 2017, mais en fait, oui. Depuis deux ans, c'est vraiment intense.

Ta révélation de l'année?

Tous les nouveaux artistes sont bons. J'aime ce qui est bien fait, et ce qu'on entend est bien fait. C'est l'fun, la variété, et on le voit avec les cinq révélations: on est tous dans des mondes très différents. Ça prouve que le milieu est en santé.

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Ludovick Bourgeois, gagnant de La voix au printemps 2017.

Loud

L'ancien membre du groupe hip-hop Loud Lary Ajust mène maintenant une carrière solo, et a lancé il y a un an le disque Une année record.

Ton moment fort?

Une fois en revenant de France, on était pris dans le trafic et on écoutait Le 6 à 6 à CKOI. On entend la position trois, ensuite la deux, puis on entend annoncer: «et voici le futur hit de l'été»... et c'était ma chanson Toutes les femmes savent danser. C'est un bon feeling! Sinon, les voyages en France ont aussi été des gros moments, les trois fois qu'on est allés. C'était une grosse aventure.

Tes souvenirs de galas de l'ADISQ?

Je le regardais quand j'étais petit. Un de mes souvenirs, c'est quand Guy A. Lepage a lancé le Félix de Richard Desjardins. Je me souviens aussi, il y a une quinzaine d'années, quand le rappeur 2Faces du groupe 83 a pris l'ADISQ d'assaut avec une équipe de MusiquePlus pour plaider la cause du hip-hop québécois.

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Après l'aventure Loud Lary Ajust, Loud mène une carrière solo.

Hubert Lenoir

Avec son disque Darlène, l'ancien membre du groupe The Seasons s'est retrouvé sur la courte liste des finalistes du prix Polaris. Il a reçu quelques récompenses depuis le printemps dernier, dont le prix Félix-Leclerc remis lors des Francos de Montréal.

Ta révélation de l'année?

Le groupe punk de Québec CRABE. Ils ont sorti un disque que j'ai bien aimé. En fait, toute la scène punk garage de Québec, qui gravite autour du studio Pantoum où j'ai enregistré mon disque, ça fait pas mal partie des meilleurs trucs qui se font.

Ton moment fort?

Quand j'ai terminé mon album. Je ne dirais pas que c'était un moment positif, mais c'était intense en émotions. J'avais beaucoup travaillé, pas beaucoup dormi, et j'étais plein de doutes et d'incertitudes. Sinon, j'ai tellement vécu de trucs fucked up que je ne les compte plus.

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Hubert Lenoir, gagnant du prix Félix-Leclerc des dernières Francos de Montréal.

Roxane Bruneau

Découverte d'abord sur YouTube et Facebook, où ses chansons cumulent des millions de visionnements, Roxane Bruneau a lancé un premier album, Dysphorie, à l'été 2017.

Ton moment fort?

Quand j'ai pu lâcher ma job au service à la clientèle chez Telus, il y a six mois, et que j'ai compris que je pouvais vivre de ma musique. Être nommée dans la catégorie révélation de l'année est un autre moment fort. Je ne le réalise pas encore!

Ton premier gala?

J'y suis allée l'an dernier, juste pour y goûter. Mon album venait de sortir et je n'étais vraiment personne... Ça me rend nerveuse cette année, car je sais que les gens qui l'écoutent portent de gros jugements. Je pense à Safia Nolin et ça m'angoisse, parce que je sais que je suis un peu marginale. Quand j'ai été nommée, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est comment j'allais m'habiller! Mais j'ai fini par me dire que ce n'était pas important et j'ai décidé d'être moi-même, parce que c'est l'ADISQ et que c'est ma musique qui compte, pas la mode.

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Roxane Bruneau a lancé un premier album, Dysphorie, à l'été 2017