Vraiment? C'est qu'on oublie vite notre histoire - ou qu'on ne la connaît pas. Richard Baillargeon, historien en musique et auteur du récent ouvrage 401 petits et grands chefs-d'oeuvre de la chanson et de la musique québécoises (aux Éditions Varia), a établi pour ce dossier un parallèle entre trois palmarès publiés à travers les décennies.

Le constat? Oui, il y a beaucoup de reprises aujourd'hui, mais jamais, jamais autant qu'avant, dans le bon vieux temps!

1949 : Dans le premier «Palmarès de la chansonnette» de la revue Radio 49 (cité dans La chanson québécoise, des origines à nos jours de Benoît L'Herbier, Les éditions de l'Homme, 1974, page 60) : sur 10 titres, 9 ont trois interprètes ou plus, soit 90 %.

1966 : Dans les 30 «Succès du Disque-Ton» de la revue du même nom (vol. 10, no 5, mai 1966) : sept chansons seulement ont plus de 3 interprètes (23 %), alors que six autres (20 %) en ont deux et la majorité (57 %) n'en a qu'un seul.

1981 : Dans les 50 chansons figurant au du «Palmarès français CHRC 80» (distribué sous forme de feuille volante): plus aucun titre ne compte d'enregistrements «rivaux», soit 0 %. Note: S'il y a eu des exceptions, c'était occasionnellement quand certains titres comportaient une version chantée et une version instrumentale.

Aujourd'hui : La tendance à la répétition zéro a persévéré. Les seules exceptions, depuis une bonne trentaine d'années, sont certaines pièces qui comptent de multiples «remix». Ces remix figurent alors dans des palmarès spécialisés (dance, électro, etc.)

La conclusion : en se comparant, on se console!