Trois diplômés de l'Université de Virginie (UVA) membres de la fraternité Phi Kappa Psi poursuivent le magazine américain Rolling Stone concernant un article sur un viol collectif - démenti par la suite -, de même que l'auteure du texte et l'éditeur du magazine, selon des documents de cours.

George Elias IV, Ross Fowler et Stephen Hadford ont engagé des poursuites dans une cour fédérale de New York, mercredi, contre le magazine basé dans cette ville, ainsi que contre son éditeur, Wenner Media, et la journaliste Sabrina Rubin Erdely, auteure de l'article «Un viol sur le campus».

L'un de leurs avocats a déclaré que les jeunes hommes, diplômés de l'UVA en 2013, ont souffert d'«attaques vicieuses et blessantes» à cause des inexactitudes contenues dans l'article publié en novembre dernier.

La poursuite indique que l'article a «créé une manière simple et directe de relier les agresseurs présumés» et le viol allégué, à cause de certains détails qui y étaient précisés, concernant entre autres la chambre de George Elias IV.

Les trois étudiants ont ainsi été soupçonnés et harcelés, ce qui a eu «un effet dévastateur» sur chacun d'eux, selon ce que l'avocat Alan L. Frank a inscrit dans la poursuite. Celle-ci détaille trois chefs d'accusation, dont diffamation et détresse émotionnelle causée par négligence. Un dédommagement minimum de 75 000$ par chef d'accusation est demandé.

Une porte-parole de Wenner Media, Kathryn Brenner, a déclaré que Rolling Stone ne commenterait pas la poursuite. La journaliste Sabrina Rubin Erdely n'a pas répondu à la demande de commentaires de l'Associated Press.

Dans un communiqué de presse, Wenner Media a annoncé que Will Dana, le rédacteur en chef du Rolling Stone, devrait quitter son poste le mois prochain. Après 19 ans à la tête du magazine, M. Dana «a décidé qu'il était prêt pour du changement et un nouveau défi», selon le texte, qui ne mentionne pas l'article concernant l'UVA ni d'autres raisons pour expliquer son départ.

Aucun employé du Rolling Stone n'a été congédié après qu'une enquête de la police de Charlottesville n'eut pas réussi à réunir de preuves permettant de donner foi aux allégations de «Jackie», la jeune femme qui a raconté au magazine s'être fait violer par sept hommes au cours d'une fête de la fraternité Phi Kappa Psi de l'Université de Virginie en 2012.