(Stockholm) Le prestigieux prix Astrid Lindgren pour la littérature jeunesse a été décerné mardi à l’écrivaine américaine Laurie Halse Anderson, connue pour ses livres pour adolescents sur des sujets lourds comme les violences sexuelles.

Jugés trop explicites, plusieurs des ouvrages de l’autrice de 61 ans sont bannis de nombreuses écoles dans plusieurs États de son pays, a souligné le jury de la récompense, la plus richement dotée de la littérature jeunesse.

Son livre « Speak », sorti en 1999 et qui l’a révélée au grand public, raconte les difficultés de la prise de parole d’une fille de treize ans après un viol.  

« Elle révèle avec un réalisme sombre et radieux le rôle vital du temps et des souvenirs dans la vie des jeunes. La douleur, l’anxiété, le désir, l’amour, la classe sociale et le sexe sont abordés avec un esprit impartial et une précision stylistique », a salué le jury.

« Je suis très reconnaissante », a confié l’écrivaine, visiblement surprise, contactée par téléphone avant la cérémonie.  

Outre le prix remis à Stockholm, l’autrice va également recevoir 5 millions de couronnes (environ 654 000 dollars canadiens).  

Bien avant l’ère « Me Too », ses livres ont abordé des sujets tabous comme les violences sexuelles sur enfants, dont elle a elle-même été victime.  

Une expérience qu’elle révèle dans son recueil de poèmes « Shout », paru en 2020.

« Beaucoup de jeunes lecteurs ont raconté à quel point ce livre les avait aidés », a expliqué Henry Ascher, membre du mémorial Astrid Lindgren.

La romancière aborde de nombreux autres thèmes dans ses livres, comme les troubles du comportement alimentaire, ou la manière dont les traumatismes passent de génération en génération.

Le prix Astrid Lindgren a été créé en 2002 en l’honneur de la célèbre romancière suédoise, créatrice notamment du personnage de Fifi Brindacier.  

Il est financé par le gouvernement suédois, qui souhaite via ce prix « assurer à chaque enfant le droit aux belles histoires ».