Gwilym Simcock a eu des problèmes de transit aéroportuaire, son concert de dimanche a dû être conséquemment décalé d'une heure. La Cinquième Salle était pratiquement pleine pour l'accueillir... et le public ne lui en pas tenu rigueur.

Après s'être excusé, le pianiste anglais n'a pas déçu. Hormis ce niveau élevé, désormais essentiel à tous les musiciens qui ambitionnent de parcourir les festivals du monde entier, ce jeune trentenaire vise un équilibre intéressant entre les références qui l'ont construit musicalement (jazz moderne, musique classique, musiques sacrée, folk) et une certaine audace dans l'interprétation (motifs percussifs, usage de la table d'harmonie, séquences atonales).

Excellent communicateur, Simcock a bien expliqué (un peu trop, même) le contexte de chacune des pièces de son généreux programme. De la reprise très personnelle de On Broadway (George Benson) à une évocation originale de Jaco Pastorius et Joe Zawinul pour piano seul (Jaco & Joe), en passant par un souvenir d'enregistrement dans un hôtel chic d'Allemagne (Plain Song). Voilà un pianiste très doué, juste assez conformiste pour plaire à un vaste public, juste assez original pour intriguer les jazzophiles plus exigeants... et dont on suivra la trajectoire de près au cours des années qui viennent.