L’hiver est foisonnant dans les galeries qui logent dans l’édifice Belgo, à Montréal. Nous avons visité trois espaces qui se trouvent à cette adresse emblématique de l’art contemporain.

Galerie Hugues Charbonneau

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Œuvre de l’exposition Paysages parallèles, de Farzaneh Rezai

Farzaneh Rezai fait de bien belles choses avec ces émotions, souvent contradictoires, que lui impose son exil, elle qui s’est installée au Canada il y a une dizaine d’années. Contradictoires, car il y a ce qui est laissé derrière, dans son cas en Iran, et ce qui se bâtit ici et maintenant. Ses dessins sont magnifiques, précis et doux. Parfois réalisés au safran, une épice qu’elle rapporte de chacun de ses voyages dans son pays natal. Les œuvres de son exposition Paysages parallèles ont été réalisées précisément après un voyage sur une île volcanique iranienne, en 2022.

À la Galerie Hugues Charbonneau, espace 508, jusqu’au 24 février.

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À voir aussi

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Des œuvres de Marie-Danielle Duval, à la Galerie Hugues Charbonneau

Marie-Danielle Duval fait des portraits de femmes qui n’existent pas, mais dont la présence est tout de même très forte. En fait, elles existent, ces femmes, puisque l’artiste s’inspire des personnages de la littérature. Dans ce cas-ci, c’est l’univers de Toni Morrison qui habite ses toiles, et particulièrement celui du roman Beloved de l’autrice américaine. Mais il ne faut pas y chercher des représentations précises. « En les transposant, évidemment, ça passe par ma propre imagination, détaille Marie-Danielle Duval. Quand on lit un roman, on se transpose dans la peau des personnages. C’est de l’empathie qu’on ressent. Alors forcément, pour moi, c’est de l’autoreprésentation. » Pour l’artiste, la rencontre et les conversations avec le public sont précieuses. L’artiste apprécie le fait de découvrir comment les gens perçoivent et reçoivent son travail. « Dans cette expo, je ne donne pas les détails des histoires, dit-elle. Si on n’a pas lu le roman, on ne va pas avoir nécessairement la même lecture de l’œuvre. Pour moi, ça n’est pas important, puisque je considère que juste dans le processus de la peinture, une émotion se transmet. Les gens peuvent le percevoir sans connaître tous les détails. »

Aussi à la Galerie Hugues Charbonneau, jusqu’au 24 février.

Centre des arts actuels Skol

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Quel effet cela fait-il d’être un oignon, de Lauren Chipeur

Arrêt obligatoire chez Skol, qui s’intéresse aux matériaux bruts ou recyclés dans son Catalogue des ruines, une magnifique exposition qui réunit cinq artistes. Dont Lauren Chipeur, qui travaille en Alberta, et qui présente ici une œuvre faite en collaboration avec l’Atelier Retailles de Montréal. Dans Quel effet cela fait-il d’être un oignon, elle a travaillé avec… de la peau d’oignon. L’effet est saisissant, ses carreaux occupent tout un mur de la galerie.

Catalogue des ruines est présenté jusqu’au 30 mars 2024, chez Skol, espace 314.

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À voir aussi

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Penser à la couleur de la mer, de Samuel Bernier-Cormier

Dans cette exposition collective, on avoue notre coup de cœur pour les pièces de Samuel Bernier-Cormier, qui présente Penser à la couleur de la mer. Le photographe a réalisé ses 14 toiles durant la quarantaine, lors de la pandémie de COVID-19, alors qu’il se trouvait au bord de la mer à Cap-de-Cocagne, au Nouveau-Brunswick. Comme le nom de l’œuvre l’indique, on y retrouve les teintes de la mer, pas toujours très bleues, et peut-être l’étaient-elles encore moins en cette période trouble.

Catalogue des ruines met également en lumière le travail de Xavier Orssaud, de Kuh Del Rosario et d’Elise Rasmussen.

Patel Brown

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Œuvres d’Alexa Kumiko Hatanaka à la galerie Patel Brown

On change complètement d’univers à la galerie Patel Brown, où l’on plonge dans la tradition japonaise. Alexa Kumiko Hatanaka travaille avec le washi, ce magnifique papier fait de fibres. C’est encore un savoir-faire précieux au Japon – le résultat est une matière très résistante. L’artiste travaille aussi des techniques d’impression et de teinture typiquement nippones. Sans même en saisir toutes les subtilités, on ne peut pas passer à côté des références culturelles, qui sont évidentes. Alexa Kumiko Hatanaka vit et travaille à Toronto, mais elle s’est rendue dans l’archipel de l’Asie de l’Est, où elle a notamment pratiqué cette impression faite directement avec un poisson, elle dont le grand-père était pêcheur au Japon.

Jusqu’au 24 février, Patel Brown, espace 410.

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Direction le Belgo !

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L’édifice Belgo se trouve au 372, rue Sainte-Catherine Ouest.

Vous n’avez jamais visité les galeries du Belgo ? C’est le moment. Si cet ancien édifice commercial a déjà connu des années plus dynamiques, il reste un endroit de choix pour découvrir des artistes émergents et établis, pour se confronter à différents styles – sans trop de risque puisque l’entrée est gratuite partout. Et l’accueil est souvent très chaleureux et inclusif. Il y a en ce moment 17 centres d’art dans le Belgo, ouverts essentiellement du mercredi au samedi.

L’édifice Belgo se trouve au 372, rue Sainte-Catherine Ouest.

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