Le Centre d’exposition de Val-David présente, jusqu’au 28 mai, l’exposition De la cage à l’envol Éco/piège, de Joëlle Morosoli, sous le commissariat de Manon Regimbald. Une expo cinétique sur la nature, qui tombe à pic pour le Jour de la Terre, samedi.

Joëlle Morosoli, artiste québécoise intéressée par le mouvement en tant que matériau depuis près de 40 ans, revient avec une expo qui illustre l’emprise humaine sur la nature, un sujet qui l’inquiète énormément. « À force d’inaction, la crainte est qu’il ne restera que des artéfacts de paysages à admirer dans les musées, dit-elle. Cette installation/paysage se veut un hymne à la nature avant qu’elle ne disparaisse pour devenir un objet d’art. »

Le Centre d’exposition de Val-David a ainsi été transformé en partie en une serre où des herbes folles se déploient doucement, comme animées par une brise qui les fait frémir.

Leur mouvement évoque le vent qui fait danser les herbes en un rythme lent. Les différentes longueurs de couleurs peintes sur les herbes sont autant de notes colorées qui rythment l’installation tel un chant de blé.

Joëlle Morosoli

Poétique est l’œuvre de Joëlle Morosoli, artiste d’art public autant que de défis universels. Dans son travail — qu’elle conçoit techniquement avec son partenaire Rolf Morosoli –, elle parvient avec des rythmes et des sensations à exprimer un monde de magie et de jeu. Une ambiance qu’il faut savoir décrypter. Car elle aime le principe de découverte et d’émerveillement.

Fil conducteur

Pour cette exposition, la commissaire cite quelques phrases du livre Lettres d’or, de l’écrivain Christian Bobin. Des mots qui décrivent bien l’atmosphère que Joëlle Morosoli essaie de créer avec ses installations immersives : « Il y a un temps où ce n’est plus le jour, et ce n’est pas encore la nuit. […] Ce n’est qu’à cette heure-là que l’on peut commencer à regarder les choses, ou sa vie : c’est qu’il nous faut un peu d’obscur pour bien voir, étant nous-mêmes composés de clair et d’obscur. »

Le centre d’exposition présente en parallèle des œuvres de Véronique La Perrière M. et de Raphaël Biscotti. Pour la commissaire Manon Regimbald, les trois corpus de ces artistes sont reliés par un même fil conducteur. « Interdépendantes, ces trois générations d’artistes font voir des points de vue multiples pour envisager notre rapport à la nature et toute sa complexité, dit Mme Regimbald. Liaison vitale combien fondamentale bien au-delà de toutes les innumérables COP. Nous sommes de cette nature, simple poussière d’étoiles parmi tant d’autres. Et voir à la nature, en prendre soin, c’est prendre soin de nous. »

À l’occasion du Jour de la Terre, samedi, les trois artistes accueilleront les visiteurs à partir de 14 h.

Regardez une vidéo sur l’exposition de Joëlle Morosoli Consultez le site du Centre d’exposition de Val-David