Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a présenté aux médias, mardi, son programme d’expositions 2022-2023. Six déploiements mettront en valeur trois artistes américains (Jean-Michel Basquiat, Adam Pendleton et Diane Arbus), un artiste suisse réputé (Nicolas Party), la plasticienne canadienne Shary Boyle et le thème de la musique dans les arts visuels inuits. Aucun solo d’artiste québécois pour l’instant, mais deux annonces seront faites prochainement.

Nicolas Party : l’heure mauve

Du 12 février au 16 octobre 2022

Nicolas Party
  • Tête, 2021, acrylique et huile sur coque de fibre de verre, mousse de polyuréthane haute densité, 269,5 x 128,2 x 158,1 cm. Bruxelles, collection particulière, avec l’aimable concours de Xavier Hufkens.

    PHOTO REBECCA FANUELE, FOURNIE PAR LE MBAM

    Tête, 2021, acrylique et huile sur coque de fibre de verre, mousse de polyuréthane haute densité, 269,5 x 128,2 x 158,1 cm. Bruxelles, collection particulière, avec l’aimable concours de Xavier Hufkens.

  • Portrait avec champignons, 2019, pastel tendre sur lin, 149,9 x 127 x 2,5 cm. Avec le concours de l’artiste et de Hauser & Wirth.

    PHOTO ADAM REICH, FOURNIE PAR LE MBAM

    Portrait avec champignons, 2019, pastel tendre sur lin, 149,9 x 127 x 2,5 cm. Avec le concours de l’artiste et de Hauser & Wirth.

  • Nicolas Party

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Nicolas Party

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Le 9 novembre dernier, un pastel sur lin de Nicolas Party intitulé Landscape a été adjugé pour 3,2 millions US lors d’une vente chez Christie’s, à New York. Il était estimé entre 300 000 et 500 000 $ US. Offrant cette œuvre à l’organisme de charité New York City AIDS Memorial, l’artiste suisse a pulvérisé le record de vente d’une de ses œuvres à l’encan, soit 1,5 million, réalisé le mois dernier… Autant dire que la venue du maître pastelliste au MBAM tombe à pic. On la doit aux liens qu’entretient le Lausannois de 41 ans avec le directeur général du musée, Stéphane Aquin. Ce dernier a proposé à Nicolas Party de dialoguer avec la collection du musée et de créer sur place. Pour l’exposition L’heure mauve, il présentera plusieurs œuvres et réalisera, en décembre et janvier prochains, quatre grandes œuvres murales de paysages in situ. Les œuvres du musée qu’il aura choisies seront exposées à côté des siennes. Notamment L’heure mauve, d’Ozias Leduc, et des toiles de Nicolas Poussin, Charles Meynier, Lawren S. Harris, Ferdinand Hodler ou encore Marseus van Schrieck.

Adam Pendleton : ce qu’on a fait ensemble

Du 15 mars au 10 juillet 2022

Adam Pendleton
  • Image du film Just Back From Los Angeles : A Portrait of Yvonne Rainer, 2016-2017, vidéo noir et blanc à canal unique, 13 min 51 s Avec l’aimable concours de l’artiste.

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Image du film Just Back From Los Angeles : A Portrait of Yvonne Rainer, 2016-2017, vidéo noir et blanc à canal unique, 13 min 51 s Avec l’aimable concours de l’artiste.

  • Untitled (WE ARE NOT), 2020, encre sérigraphique sur toile, 304,8 x 365,8 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Untitled (WE ARE NOT), 2020, encre sérigraphique sur toile, 304,8 x 365,8 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.

  • Adam Pendleton (courtoisie de l’artiste et de Pace)

    PHOTO SANGTAE KIM, FOURNIE PAR LE MBAM

    Adam Pendleton (courtoisie de l’artiste et de Pace)

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Comme pour Nicolas Party, il s’agira d’un premier solo au Canada pour Adam Pendleton, jeune artiste conceptuel qui expose en ce moment, au MOMA, un corpus sur la politique et le racisme aux États-Unis. « Un des artistes les plus importants de sa génération, dit Mary-Dailey Desmarais, conservatrice en chef du musée et commissaire de l’exposition. Étant noir et homosexuel, il s’intéresse aux questions identitaires. » Sa peinture, souvent en noir et blanc, rappelle le style des graffitis, avec un message sous-jacent très social. Des interrogations sur l’individualité et la communauté qu’il transmet aussi au moyen de l’écriture, de la performance, de la sculpture et de la vidéo. Le musée diffusera un de ses films, un portrait de la danseuse et chorégraphe d’avant-garde Yvonne Rainer qu’il a réalisé, en tête-à-tête, dans un restaurant new-yorkais.

Shary Boyle : devant le palais du Moi

Du 31 août 2022 au 15 janvier 2023

Shary Boyle
  • Baptiste tue son père, 2018, encre et gouache sur papier, 72 x 106 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Baptiste tue son père, 2018, encre et gouache sur papier, 72 x 106 cm. Avec l’aimable concours de l’artiste.

  • La potière II, 2019, terre cuite, porcelaine, glaçures, lustrage doré, 57,8 x 37,5 x 38,5 cm. Collection MBAM.

    PHOTO JOHN JONES, FOURNIE PAR LE MBAM

    La potière II, 2019, terre cuite, porcelaine, glaçures, lustrage doré, 57,8 x 37,5 x 38,5 cm. Collection MBAM.

  • Shary Boyle

    PHOTO JEFF BIERK, FOURNIE PAR LE MBAM

    Shary Boyle

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Réjouissant retour de Shary Boyle à Montréal. L’artiste torontoise n’y avait pas présenté d’œuvres depuis Soulèvements, à la Galerie de l’UQAM, en 2018, et un solo chez Pierre-François Ouellette, en 2015. Au MBAM, on aura droit à une expo du Gardiner Museum de Toronto adaptée au musée montréalais. Son titre s’inspire de la chanson Europe Is Lost de la poétesse britannique Kae Tempest. Une expo inspirée par des angoisses contemporaines : la mainmise des réseaux sociaux, l’injustice raciale, les inégalités sociales, la crise environnementale, etc. Les œuvres seront des peintures, des dessins et des céramiques remettant en question les discours dominants.

Diane Arbus : photographies 1956-1971

Du 14 septembre 2022 au 29 janvier 2023

PHOTO IAN LEFEBVRE, FOURNIE PAR LE MBAM

Teenage couple on Hudson Street, N.Y.C., 1963, 1963, Diane Arbus (1923-1971), épreuve argentique à la gélatine ; imprimée ultérieurement, feuille : 50,8 x 40,6 cm. Art Gallery of Ontario, don de Robin et David Young, 2016. Succession de Diane Arbus.

Présentée grâce au Musée des beaux-arts de l’Ontario, qui a acquis 522 photographies de Diane Arbus en 2017, cette expo en montrera 92 réalisées durant sa carrière de 15 ans, soit jusqu’au suicide de l’artiste new-yorkaise en 1971. Les photographies illustrent le sens de l’observation de Diane Arbus et son penchant pour des prises de vue dans la rue et les portraits. Plusieurs des photos ont été publiées dans le magazine Esquire dans les années 1960. « Parmi les sujets qu’elle a traités figurent les concours de beauté de débutantes, des réunions de scouts, des gangs de rue, un crématorium d’animaux domestiques ou encore des spectacles de drag queens », explique Anne Grace, conservatrice de l’art moderne au musée.

La musique et l’art de Jean-Michel Basquiat

Du 16 octobre 2022 au 19 février 2023

Jean-Michel Basquiat
  • King Zulu, 1986, acrylique, cire, crayon-feutre sur toile, 202,5 x 255 cm. Barcelone, collection MACBA, prêt à long terme du gouvernement de la Catalogne (ancienne collection Salvatore Riera). Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

    PHOTO GASULL, FOURNIE PAR LE MBAM

    King Zulu, 1986, acrylique, cire, crayon-feutre sur toile, 202,5 x 255 cm. Barcelone, collection MACBA, prêt à long terme du gouvernement de la Catalogne (ancienne collection Salvatore Riera). Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

  • Anybody Speaking Words, 1982, acrylique et pastel sur toile, 243,8 x 156,2 cm. Collection Martine et Pierino Ghisla – Ghisla Art Collection, Locarno (Suisse). Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Anybody Speaking Words, 1982, acrylique et pastel sur toile, 243,8 x 156,2 cm. Collection Martine et Pierino Ghisla – Ghisla Art Collection, Locarno (Suisse). Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

  • Sans titre, 1984, acrylique et sérigraphie sur toile, 223,5 x 195,5 cm. Collection particulière. Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

    PHOTO FOURNIE PAR LE MBAM

    Sans titre, 1984, acrylique et sérigraphie sur toile, 223,5 x 195,5 cm. Collection particulière. Succession de Jean-Michel Basquiat sous licence Artestar, New York.

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Coproduite avec la Cité de la musique-Philharmonie de Paris, La musique et l’art de Jean-Michel Basquiat devait avoir lieu en 2021-2022, mais a été reportée à cause de la pandémie. Elle poursuit la tradition du musée de présenter des expos qui lient musique et arts visuels, après Warhol Live, We Want Miles. Miles Davis : le jazz face à sa légende, Splendore a Venezia, You Say You Want a Revolution, Imagine et Chagall. Elle montrera l’influence de la musique dans la création de Basquiat, que ce soit le jazz ou l’opéra. « Il possédait une collection énorme de disques et écoutait beaucoup de musique qui a structuré sa pratique, dit Mary-Dailey Desmarais. Il s’identifiait beaucoup aux musiciens de jazz noirs qui ont dû faire face à beaucoup de racisme. »

Lisez notre article sur l’exposition

La musique qui vient du froid : art, chant et danse des Inuit

Du 9 novembre 2022 au 13 mars 2023

La musique qui vient du froid
  • Guardians of Katajjaniq, 1992, Kenojuak Ashevak (1927-2013), lithographie et stencil sur papier, 51,2 x 66 cm. Collection de Jean-Jacques Nattiez. Avec la permission du Dorset Fine Arts.

    PHOTO CHRISTINE GUEST, FOURNIE PAR LE MBAM

    Guardians of Katajjaniq, 1992, Kenojuak Ashevak (1927-2013), lithographie et stencil sur papier, 51,2 x 66 cm. Collection de Jean-Jacques Nattiez. Avec la permission du Dorset Fine Arts.

  • Chanteuses, 1985, Anna Akulukjuk (1939-) et Enukee Akulukjuk (1943-2006), pochoir, encre sur papier, 31,6 x 23,1 cm. Collection Jean-Jacques Nattiez.

    PHOTO DENIS FARLEY, FOURNIE PAR LE MBAM

    Chanteuses, 1985, Anna Akulukjuk (1939-) et Enukee Akulukjuk (1943-2006), pochoir, encre sur papier, 31,6 x 23,1 cm. Collection Jean-Jacques Nattiez.

  • Pouvoir des mots, 2005, Mattiusi Manukuluk Iyaituk (1950-), gneiss, andouiller de caribou, crin de bœuf musqué, 19 x 26,5 x 30 cm. Collection MBAM.

    PHOTO CHRISTINE GUEST, FOURNIE PAR LE MBAM

    Pouvoir des mots, 2005, Mattiusi Manukuluk Iyaituk (1950-), gneiss, andouiller de caribou, crin de bœuf musqué, 19 x 26,5 x 30 cm. Collection MBAM.

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« Voici un projet excitant qui va être la première exposition d’envergure présentant les arts visuels liés aux arts performatifs de la culture inuite, notamment les chants de gorge et les danses du tambour, a déclaré Mary-Dailey Desmarais. Les œuvres d’art proviendront de la région circumpolaire, depuis l’époque précoloniale jusqu’à nos jours. » L’expo sera commissariée par Lisa Qiluqqi Koperqualuk, conservatrice-médiatrice de l’art inuit au MBAM, et Jean-Jacques Nattiez, ethnomusicologue, collectionneur et professeur émérite à l’Université de Montréal. Elle présentera des sculptures, des dessins et des estampes d’artistes renommés tels que Pitseolak Ashoona, Annie Pootoogook, Kenojuak Ashevak ou encore Mattiusi Iyaituk.