À Verdun, la passion pour les arts visuels a un nom : Anne Jano (de son vrai patronyme Janody). Une dévotion sans limites, de la part d’une femme dans la trentaine qui travaille pour une firme de technologie californienne après avoir été chez PricewaterhouseCoopers. Et qui vient d’ouvrir un dynamique centre d’art, rue Wellington.

La tête pleine de projets, d’envies et de défis, Anne Jano est fascinée par les arts visuels et leur possible retentissement. L’ouverture de sa galerie d’art contemporain à Verdun n’est qu’une étape de son cheminement dans un monde de l’art qu’elle adore. Elle en a fait l’expérience (en anglais) à la télévision, notamment sur MAtv, tout en poursuivant sa carrière de professionnelle.

Regardez un extrait de l’émission d'Anne Jano (en anglais)

Ayant travaillé à La Presse, au service des finances, de 2016 à 2018, elle se présente comme « une fille du corporate world ».

Je suis CPA [comptable professionnelle agréée] et j’ai fait ma maîtrise avec des organismes culturels sans but lucratif. Ensuite, je me suis jetée sur le Musée des beaux-arts de Montréal pour devenir membre du Cercle des jeunes philanthropes ! Je voulais vraiment être avec les arts.

Anne Jano

Anne Jano a inauguré sa galerie-centre d’art le printemps dernier au 2étage d’un édifice de la rue Wellington. Un local à la superficie impressionnante : 3500 pi2. Avec 2 espaces réservés à des résidences d’artiste de 6 mois et 14 petits studios loués à des créateurs.

  • Dans la galerie d’art, des artistes peuvent louer de petits espaces de création.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Dans la galerie d’art, des artistes peuvent louer de petits espaces de création.

  • L’illustratrice Marta Barnes dans son studio, à la galerie Jano Lapin

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    L’illustratrice Marta Barnes dans son studio, à la galerie Jano Lapin

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Les expositions

La galerie affirme des choix éditoriaux dans ses objectifs d’exposition. Elle privilégie les femmes artistes et soutient la communauté LGBTQ+. « Par conséquent, la majorité des artistes que nous représentons se classent dans l’un de ces deux groupes », indique le site de la galerie Jano Lapin.

Dès l’entrée, les murs sont recouverts d’œuvres de Marilyne Bissonnette et d’Alexia McKindsey qu’Anne Jano représente. Une sorte de murale créée à deux, avec des styles différents qui s’agencent bien.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Détail de la murale d’Alexia McKindsey et de Marilyne Bissonnette

Préparée par la commissaire Gabrielle Lajoie-Bergeron, la grande exposition collective en cours s’intitule Sentiers sauvages. Il s’agit de photographies, de sculptures et de peintures de 16 artistes du Québec qui portent sur la marche et ses effets bénéfiques. La marche en forêt, mais aussi ces promenades précieuses qui ont préservé notre santé mentale et physique durant le confinement.

Parmi les artistes exposés, citons Véronique La Perrière M., Simon Émond, Cynthia Dinan-Mitchell, Isabelle Demers, Karine Locatelli, Leila Zelli, Olivia McGilchrist, Nicolas Ranellucci ou encore Olivier De Serres.

Œuvres de l’exposition Sentiers sauvages
  • Au premier plan, Feu de paille pour les chums (2020), de Marie-Claude Lepiez, et derrière, deux œuvres de Cynthia Dinan-Mitchell

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Au premier plan, Feu de paille pour les chums (2020), de Marie-Claude Lepiez, et derrière, deux œuvres de Cynthia Dinan-Mitchell

  • Vue de l’exposition Sentiers sauvages, avec des œuvres de Karine Locatelli (à gauche) et Isabelle Demers (à droite)

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Vue de l’exposition Sentiers sauvages, avec des œuvres de Karine Locatelli (à gauche) et Isabelle Demers (à droite)

  • Vue de l’exposition Sentiers sauvages avec des œuvres de Nicolas Ranellucci, Olivier De Serres et Geneviève L’Heureux

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Vue de l’exposition Sentiers sauvages avec des œuvres de Nicolas Ranellucci, Olivier De Serres et Geneviève L’Heureux

  • Vue de l’exposition Sentiers sauvages, avec des œuvres d’Esther Calixte-Béa, Simon Émond, Eva Morrison, Véronique La Perrière M. et Alisha Piercy

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Vue de l’exposition Sentiers sauvages, avec des œuvres d’Esther Calixte-Béa, Simon Émond, Eva Morrison, Véronique La Perrière M. et Alisha Piercy

  • Écureuil, céramique d’Isabelle Demers

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Écureuil, céramique d’Isabelle Demers

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Consultez le site de l’exposition

Les résidences

À la galerie, nous avons rencontré les deux premières artistes à bénéficier d’une résidence, Rosalie Gamache et Marianne Pon-Layus. Une nouvelle paire d’artistes les remplacera en janvier. Les artistes visuels ont jusqu’au 1er octobre pour déposer leur candidature afin d’occuper les deux espaces situés près d’un grand balcon donnant sur la rue Wellington.

  • Marianne Pon-Layus dans son espace

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Marianne Pon-Layus dans son espace

  • Trois œuvres de Marianne Pon-Layus réalisées à la galerie Jano Lapin

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Trois œuvres de Marianne Pon-Layus réalisées à la galerie Jano Lapin

  • La peintre Rosalie Gamache dans son espace de la galerie Jano Lapin

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    La peintre Rosalie Gamache dans son espace de la galerie Jano Lapin

  • Rosalie Gamache a étudié dans une école d’art classique à Florence, en Italie. Et on peut dire que ça se voit…

    PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Rosalie Gamache a étudié dans une école d’art classique à Florence, en Italie. Et on peut dire que ça se voit…

  • Rosalie Gamache s’intéresse aux portraits et aux natures mortes en essayant de les réactualiser. Ces deux peintures à l’huile appartiennent à sa série Peintures blanches.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

    Rosalie Gamache s’intéresse aux portraits et aux natures mortes en essayant de les réactualiser. Ces deux peintures à l’huile appartiennent à sa série Peintures blanches.

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Des NFT

Anne Jano s’est aussi lancée dans la vente d’œuvres numériques NFT, ces jetons infalsifiables qui permettent d’acquérir une œuvre virtuelle et de la protéger. « Mais des NFT qui ne sont pas nocifs pour l’environnement ! », précise-t-elle.

Elle expose en ce moment huit nouvelles petites peintures à l’huile de l’artiste Heidi Taillefer. Cette série de grenouilles — réputées pour être des marqueurs importants de la santé des écosystèmes — est intitulée Frogs et sera aussi vendue sous forme de NFT.

  • Perfection, 2021, Heidi Taillefer, huile sur toile, 5 po x 7 po

    PHOTO FOURNIE PAR JANO LAPIN

    Perfection, 2021, Heidi Taillefer, huile sur toile, 5 po x 7 po

  • Valentine, 2021, Heidi Taillefer, huile sur carton, 5 po x 7 po

    PHOTO FOURNIE PAR JANO LAPIN

    Valentine, 2021, Heidi Taillefer, huile sur carton, 5 po x 7 po

  • Hard Labour, 2021, Heidi Taillefer, huile sur toile, 5 po x 7 po

    PHOTO FOURNIE PAR JANO LAPIN

    Hard Labour, 2021, Heidi Taillefer, huile sur toile, 5 po x 7 po

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« Je veux montrer qu’il ne faut pas ignorer les NFT », dit Anne Jano, qui s’est associée avec le .gems NFT Studio, établi sur la carboneutre WAX Blockchain — une chaîne de blocs (blockchain) est un univers parallèle où s’échangent les cryptomonnaies.

Le lancement des achats des œuvres NFT est toujours un évènement dans le monde des NFT. On l’appelle la date de chute ou le drop, en anglais. Pour les œuvres d’Heidi Taillefer, cette date précise a été fixée au 19 septembre à 10 h dans les deux types de formats (physique et NFT) et sur leurs plateformes respectives (galerie et site web). Un vernissage aura ensuite lieu le 29 septembre, à 17 h, qui coïncidera avec le finissage de l’exposition Sentiers sauvages.

Après l’expo estivale, Anne Jano présentera Nos territoires inconscients, du 21 octobre au 21 janvier, un déploiement de Catherine Bolduc, Marilyne Bissonnette, Cinthya Chalifoux et Lisa Theriault. Elle sera co-commissaire avec Yannick De Serre.

Anne Jano élabore actuellement un projet international ambitieux dont elle ne veut pas encore donner de détails publiquement. « J’essaie tous les jours de réfléchir à ce que je peux faire pour les artistes sans leur enlever quoi que ce soit, dit-elle. Pour créer des nouveautés et plus d’engagement en faveur des arts visuels. Je pense être bonne en communication, et du marketing, il faut en faire pour attirer le monde et développer encore plus ce milieu de l’art. »

Découvrez la galerie Jano Lapin