Adapt est le premier épisode de Space Explorers : The ISS Experience, le film de réalité virtuelle réalisé par Félix & Paul Studios, en collaboration avec TIME Studios, sur la vie au quotidien à bord de la Station spatiale internationale (SSI). L’épisode, qui sort ce jeudi, traite de l’adaptation à l’apesanteur et aux équipements de la station, et donne l’impression qu’on fait réellement partie de l’équipe d’astronautes…

Grâce à l'accord de la NASA, les deux caméras de réalité virtuelle de Félix & Paul Studios sont à bord de la SSI depuis le 3 décembre 2018. Elles y ont été apportées par l’astronaute canadien David Saint-Jacques, lors de la mission 58, à laquelle participaient également l’astronaute américaine Anne McClain et le cosmonaute russe Oleg Kononenko.

Grâce à la contribution des astronautes, qui suivent à la lettre les indications de Félix & Paul Studios pour bien gérer le fonctionnement des caméras, ces dernières ont, depuis près de deux ans, tourné quelque 200 heures d’images qui, une fois arrivées sur Terre, ont été traitées à Montréal par Félix & Paul Studios.

« Plus de 200 heures de tournage, ça fait que The ISS Experience est le plus gros projet média jamais tourné dans l’espace », dit Félix Lajeunesse, réalisateur du projet, cofondateur et directeur de création de Félix & Paul Studios.

Le premier de quatre épisodes, d’une durée de 25 minutes, est consacré à l’adaptation des astronautes qui doivent s’habituer à l’apesanteur, aux équipements de la SSI et à leurs colocataires !

Ils ont beau avoir été préparés à l’apesanteur, les astronautes ont besoin de temps pour l’apprivoiser. « Au début, je perdais tout, dit David Saint-Jacques. Tout tombait de mes poches. Je regardais mes collègues arrivés avant moi et je me demandais comment ils avaient fait pour être aussi efficaces ! Finalement, je le suis devenu au bout d’une couple de semaines. »

Le facteur temps est tout aussi déroutant. Les astronautes vivent en phase avec l’heure de Houston tout en observant 16 couchers et 16 levers de soleil par période de 24 heures, ce qui les désoriente. « Le temps ne se définit plus par la lumière, mais par les tâches à accomplir », dit David Saint-Jacques.

Lieutenant-colonel de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère, ingénieure et astronaute pour la NASA, Anne McClain parle de son arrivée sur la station en pleine nuit. Elle a, peu après, aperçu un mince filet de lumière en forme d’arc à travers un hublot : son premier lever de soleil sur la Terre, à 408 km de la station. « Une joie irrésistible », dit-elle.

PHOTO FOURNIE PAR FÉLIX & PAUL STUDIOS

L’astronaute américaine Anne McClain

Anne McClain ajoute que les astronautes doivent savoir jauger leurs efforts quotidiens afin d’être prêts à toute éventualité, notamment une défaillance grave sur la station. Un état de veille qu’elle a connu alors qu’elle combattait en Irak. Les astronautes doivent donc être en forme en permanence et font deux heures d’exercices physiques par jour. On en voit un notamment qui s’entraîne, avec un harnais, sur un tapis roulant à l’horizontale !

Le film montre les astronautes se déplaçant dans les différents espaces de la station, puis accueillir ceux de la mission 59, les Américains Christina Koch et Nick Hague ainsi que le Russe Alexei Ovchinin. Les nouveaux venus ont droit à une visite des lieux et à des explications afin d’apprendre à se tenir avec une main, à ne pas se prendre les pieds dans les câbles ou encore à dormir dans un « lit » au plafond !

PHOTO FOURNIE PAR FÉLIX & PAUL STUDIOS

Les astronautes de la NASA Anne McClain et Christina Koch discutent des défis du travail en microgravité.

La scène des astronautes prenant l’apéritif en mangeant des amuse-bouches est également étonnante. L’un d’entre eux s’amuse à faire flotter sa bouchée dans l’air avant d’essayer de la gober. Pas facile ! « Ce projet, c’était aussi de créer, pour le spectateur, une impression de vivre avec les astronautes, dit Félix Lajeunesse. Pour témoigner de leur vie sur la station et pour donner l’impression qu’on fait partie de leur réalité. »

> Voyez un extrait du premier épisode (en anglais)

PHOTO FOURNIE PAR FÉLIX & PAUL STUDIOS

L’Arctique canadien vu de la Cupola, dans la Station spatiale internationale

Le deuxième épisode, qui sortira en mars, portera sur les travaux scientifiques effectués à bord de la station. C’est dans le quatrième épisode, dans environ un an, qu’on assistera à la sortie des astronautes dans l’espace grâce à une caméra de réalité virtuelle attachée au bras canadien.

Ce premier épisode (qui sort en anglais seulement, pour l’instant) est offert jeudi sur la plateforme Oculus. Une version pour les dômes est en préparation. Elle sortira dans les planétariums, dont celui de Montréal (avec une version française), d’ici la fin de l’année, tout dépendant de la pandémie. Le contenu sera aussi offert au sein d’une installation présentée à Phi l’an prochain grâce à une collaboration entre Félix & Paul Studios et les Studios Phi.