Située au-dessus de la salle de spectacles du Vieux Clocher de Magog, la galerie du Théâtre-Magog-art contemporain présente cet été un bel assortiment d'art contemporain, avec notamment des oeuvres de Jean Paul Riopelle, Serge Lemoyne, Louis-Pierre Bougie, Roy Lichtenstein, François Vincent et Helmut Newton.

Catherine et Jean-Michel Correia ont ouvert leur galerie de la rue Merry Nord, à Magog, il y a trois ans et demi, et les amateurs d'art de la région estrienne sont maintenant habitués à s'y rendre pour embrasser un large panorama d'art contemporain.

La visite au-dessus de la salle qui accueille les meilleurs humoristes québécois vaut le déplacement. D'abord, à cause du lieu. Idéal pour l'exposition d'oeuvres d'art, ce deuxième étage d'une ancienne église est magnifiquement éclairé. La salle qui donne sur la rue Merry Nord bénéficie d'une baie vitrée splendide qui illumine tout l'intérieur de la galerie. Mais aussi à cause de la qualité et de la diversité des oeuvres exposées.

BOUGIE EN TÊTE D'AFFICHE

Cet été, la galerie propose Multiples, une exposition d'éditions numérotées, de gravures, de lithographies, de photographies et de sculptures. Jean-Michel Correia a aussi programmé des pièces du graveur québécois Louis-Pierre Bougie, en complément de celles présentées au pavillon Irénée-Pinard de l'Université de Sherbrooke dans le cadre de l'expo Allers-Retours.

La plus grande des estampes de Louis-Pierre Bougie est La transversale, une pierre noire et acrylique sur carton datant de 1999, qui montre un personnage masculin au corps élancé et géométrique dont les bras et les mains semblent plutôt incontrôlables. Un corps « habité par la nécessité de prendre place », comme le dit l'écrivain, poète et essayiste Michaël La Chance dans son essai sur Louis-Pierre Bougie édité en 2013 dans le catalogue de l'exposition que la mécène Isabelle de Mévius avait organisée au centre d'art 1700, La Poste, à Montréal.

Présentée horizontalement, La transversale est la seule des oeuvres exposées dans la galerie à figurer (verticalement, toutefois) dans ce catalogue. Du coup, cette exposition intitulée Monotypes de 1991 à 2012 élargit notre connaissance de la production de Bougie, avec notamment sept estampes à la pierre noire de sa série Suite montréalaise.

RIOPELLE ET VINCENT

Parallèlement aux oeuvres de Louis-Pierre Bougie, le collectionneur d'estampes trouvera dans cette galerie une lithographie de Jean Paul Riopelle dans les doux tons de bleu (Album 67, no 14, datant de 1967) et une estampe de 1996 (Alex, Pipo, Mimile, tirée du coffret Le cirque édité par Michel Tétreault). Il s'agit d'une des trois copies de l'éditeur. Intéressant, d'ailleurs, de voir exposée la matrice en cuivre qui a permis de réaliser cette eau-forte multicolore magnifique.

Multiples propose aussi, de François Vincent, trois eaux-fortes sur cuivre associées à des impressions numériques, notamment Le livre de la tortue.

Jean-Michel Correia expose également des photographies d'Helmut Newton, la lithographie d'un portrait de Mao réalisé par l'artiste français César et deux exemplaires de la fameuse assiette Paper Plate en carton que le New-Yorkais du pop art Roy Lichtenstein avait sérigraphiée en 1969 et vendue par paquets de 10.

On trouve aussi des oeuvres d'André Fournelle, notamment ses deux croix Deux mondes l'habitent et se croisent en lui, constituées de charbon anthracite inséré dans des boîtiers en plexiglas. De Fournelle, la galerie propose également un bel hommage à Serge Lemoyne, Souvenir Lemoyne 1998-2008, avec le même genre de blocs de charbons aux « couleurs » de Lemoyne coincés dans un boîtier en plexiglas.

Finalement, la galerie propose une des sculptures de Diane Cadieux inspirées par son goût prononcé pour les tables. Elle avait déjà fait une table en Lego et une autre avec du sable. Celle-ci est une installation récente intitulée Table café-soldats. Il s'agit d'une table-boîtier en plexiglas contenant une mise en scène de guerre réalisée avec des capsules de café en aluminium et des petits soldats en plastique bleu et rose. Les capsules forment des tranchées parmi lesquelles les soldats se fraient un passage et se tirent dessus. Un thème bien moins plaisant qu'un bon repas autour d'une table, voire des agapes d'art contemporain...

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À la Galerie du Théâtre-Magog-art contemporain (84, rue Merry Nord, suite 200, Magog), sur rendez-vous (appeler au 819 571-3368). Dès septembre, sans rendez-vous, du jeudi au dimanche, de 13 h à 17 h.

Photo Pierre Desrosiers, fournie par la galerie

Détail de l'espace de la galerie du Théâtre-Magog-art contemporain, avec notamment des oeuvres de Michel Saulnier et Jean Paul Riopelle

Photo Jean-Michel Correia, fournie par la galerie

Détail de l’espace de la galerie du Théâtre-Magog-art contemporain