Une des pièces majeures de l'exposition Pérou: royaumes du Soleil et de la Lune, présentée et montée par le Musée des beaux-arts de Montréal, un ornement frontal en or martelé, chrysocolle et coquillages représentant une terrifiante divinité marine et créé au 5e siècle par un artisan péruvien de l'ethnie des Mochica, a été dévoilé, ce mercredi  aux médias montréalais.

Surnommé «la Mona Lisa du Pérou», ce chef d'oeuvre de l'orfèvrerie péruvienne en forme de poulpe à huit tentacules est devenu un symbole de la lutte contre le trafic d'art. En effet, il a été récupéré par Scotland Yard dans une galerie de Londres et restitué au Pérou en 2006, dix-huit ans après sa disparition, à la suite d'un pillage du site archéologique de La Mina, sur la côte nord du Pérou. «C'est la première fois que cette oeuvre d'art sort du Pérou depuis sa restitution», explique Victor Pimentel, archéologue et conservateur de l'art précolombien au MBAM.

«On est très fiers d'avoir cette oeuvre pendant toute la durée de l'exposition  compte tenu de sa grande valeur et du fait qu'elle est emblématique de la lutte que mène actuellement le Pérou contre le pillage archéologique», ajoute Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef du MBAM.

Avec ses 370 oeuvres d'art des périodes préhispanique, coloniale et moderne (peintures, sculptures, ornements en or et en argent, céramiques, photographies, gravures, textiles), l'exposition Pérou: royaumes du Soleil et de la Lune qui couvre 3000 ans de civilisations andines sera présentée au musée du 2 février au 16 juin avant de l'être à Seattle, à l'automne prochain.