Le musée Pointe-à-Callière pense avoir trouvé l'un des rares objets à avoir survécu à l'incendie du parlement du Canada-Uni, en 1849. Il s'agit d'armoiries royales qui étaient installées au-dessus du trône du président du Parlement.

«C'est une pièce maîtresse», a déclaré la directrice du musée, Francine Lelièvre, en conférence de presse. Très peu d'objets ont pu être sauvés de l'incendie. Nous espérons que ce don inspirera des gens qui ont en leur possession d'autres objets sauvés de l'incendie.» Il existe aussi un grand portrait de la jeune reine Victoria, qui est au Sénat, à Ottawa.

L'incendie a eu lieu lors d'une émeute provoquée par un débat sur l'indemnisation des dommages de la rébellion de 1837-1838, les anglophones s'opposant à ce que les sympathisants des rebelles en bénéficient. Le parlement, qui était à Montréal depuis 1844, a par la suite déménagé à Ottawa.

Trouvées sur un marché aux puces de New York

Les armoiries ont été trouvées par un ancien solliciteur général du Canada, Robert Kaplan, sur un marché aux puces du nord de l'État de New York, il y a une trentaine d'années. «J'étais député et avais été délégué à l'ONU, dit M. Kaplan. Nous avions acheté un appartement à New York et aimions faire les marchés aux puces. Nous cherchions une pièce à accrocher au-dessus du piano. Le vendeur était québécois et nous a dit qu'une rumeur voulait que les armoiries avaient été sauvées de l'incendie du parlement.» M. Kaplan a pris contact avec le musée après avoir lu dans le Globe and Mail une entrevue à propos d'un projet d'agrandissement du musée comportant des fouilles dans l'ancien parlement.

Les armoiries ont le style du milieu du XIXe siècle et sont endommagées de manière compatible avec les témoignages d'époque, selon Louise Pothier, directrice du projet. Amédée Papineau, fils de Louis-Joseph Papineau, avait notamment rapporté que des émeutiers s'étaient attaqués aux armoiries.

Des fouilles de quatre mois ont eu lieu cette année le long de la rue McGill dans le cadre de l'agrandissement, qui sera terminé en 2017. Mme Lelièvre espère que d'autres fouilles mettront éventuellement au jour les caveaux du parlement, où étaient entreposées des archives remontant à la Nouvelle-France.