C’est finalement la comédienne Tania Kontoyanni qui succédera à Sophie Prégent à la tête de l’Union des artistes.

Elle a été élue à titre de présidente de son conseil d’administration à l’issue d’une lutte serrée contre le comédien Pierre-Luc Brillant.

Les membres du syndicat ont été invités à voter pour une deuxième fois, après qu’aucun des quatre candidats en lice n’ait obtenu la majorité absolue nécessaire lors d’un premier vote. Les deux candidats ayant récolté le plus de voix se sont ensuite affrontés dans un duel. Comme au premier tour, 30 % des membres actifs ont exercé leur droit de vote.

« Je sens une bonne dose d’adrénaline comme avant une première de théâtre. Mon cœur bat fort », a réagi Tania Kontoyanni, en entrevue avec La Presse.

Active dans le milieu du théâtre, de la télévision et du cinéma, elle succédera à Sophie Prégent, qui a occupé le poste pendant 10 ans. Mme Kontoyanni ne cache pas qu’elle a de grands souliers à chausser.

« [Sophie Prégent] a ouvert des canaux de communication avec la classe politique et a fait de l’union une interlocutrice incontournable en ce qui a trait aux sujets culturels », a souligné l’heureuse élue.

Après s’être jointe au conseil d’administration de l’UDA en 2017, Tania Kontoyanni a été nommée à titre de trésorière en 2019. « Un changement de présidence et de conseil d’administration, c’est aussi l’opportunité et l’occasion de revoir nos façons de faire », a-t-elle fait valoir.

De grands dossiers

L’un de ses premiers mandats sera de s’attaquer au renouvellement de l’entente des artistes interprètes (cinéma-télévision) avec l’Association québécoise de la production médiatique, échue depuis le 1er février.

« C’est l’entente qui engage le plus de membres et qui représente la plus grande proportion des revenus des artistes au sein de l’union », a précisé Tania Kontoyanni.

La nouvelle présidente a aussi fait campagne sur la mobilisation et la communication avec les membres.

« Ce que je souhaite, c’est trouver la bonne façon de communiquer avec les membres qui soit directe, qui les interpelle, qui développe leur sentiment d’appartenance et qui finalement les mobilise », répond-elle.

Car les défis en culture ne manquent pas.

Les géants du web aspirent les revenus du milieu culturel et asphyxie les productions locales. À ce sujet, Mme Kontoyanni suivra de près le projet de loi C-11, qui obligerait notamment les grandes entreprises numériques à contribuer au contenu canadien.

La hausse du coût de la vie est aussi menaçante pour l’industrie. « On sait où les gens coupent quand la récession se pointe et que l’inflation s’enflamme, c’est souvent dans la culture », craint la comédienne.

Tout cela alors que le milieu culturel ressort fragilisé des dernières années, déplore Tania Kontoyanni. « La pandémie a laissé des blessures profondes. Partout dans la culture, particulièrement dans les arts vivants, il faut qu’on tire des leçons de ça », a-t-elle plaidé.

Le conseil d’administration se réunira lors d’une séance extraordinaire le 12 avril afin d’élire les membres qui composeront le comité de direction.