Après avoir incarné Gerry Boulet au grand écran, c'est sur scène que Mario Saint-Amand interprétera ses plus grands succès dans 22 câline de blues, une tournée de spectacles qui prendra son envol mardi soir au Théâtre St-Denis.

On le connaissait surtout comme comédien. Mario Saint-Amand veut maintenant faire parler de lui comme chanteur. «Ça fait près de 20 ans que j'en parle! L'objectif est de me réveiller à 70 ans en disant "Je l'ai fait" et non "J'aurais dû". Après Gerry, le téléphone ne s'est pas mis à sonner pour mes talents d'acteur, mais de chanteur. J'ai répondu à la demande et j'ai fait une tournée avec Breen Leboeuf dans une vingtaine de salles au Québec. À ce moment-là, j'ai pris la décision de vendre mon triplex pour pouvoir produire un spectacle de plus grande envergure. Alors j'ai construit 22 câlines de blues pour rendre hommage aux poètes et paroliers québécois», explique le chanteur qui lancera, le jour de sa première au St-Denis, un album enregistré en studio devant public.

Tout comme sur scène, on y retrouvera des anecdotes racontant la manière dont se sont inspirés les paroliers des grands succès de Gerry Boulet.

D'Ayoye à Toujours vivant, en passant par Les yeux du coeur, le chanteur et son complice Alain Sauvageau ont réarrangé les compositions en remplaçant notamment la guitare électrique par le violon. «Il est plus près de l'âme humaine», lance Mario Saint-Amand. «On a aussi inclus dans plusieurs chansons l'erhu, un instrument chinois à deux cordes», ajoute-t-il.

Le chanteur entrera en studio au printemps pour enregistrer la seconde partie de ce projet musical. Il participe actuellement au tournage de 30 vies, dans lequel il incarne un père chef de famille monoparentale.

Q/R

Qu'est-ce qui t'a donné le goût de faire ce métier?

Le désir de trouver un moyen d'exulter ce qui se passait de tout croche en dedans de moi. Mais le déclencheur a été Raging Bull avec Robert De Niro. Lorsque j'ai vu ce gars-là se transformer au fil du film, j'ai compris que c'était ça que je voulais faire.

Ton plus beau souvenir de tournage?

Gerry. Me lever pendant 40 jours et voir chaque matin plus d'une centaine de visages d'artisans qui ont envie de faire un film parce qu'ils savent qu'on est en train de réaliser quelque chose qui va laisser sa marque était incroyable. Ce film a été le déclencheur de plein de choses pour moi.

Quel autre métier aurais-tu aimé faire?

Mon père voulait que je sois avocat. Lorsque j'y pense, il n'avait pas tort, car j'aime venir en aide aux gens. Je me suis mis moi-même dans le pétrin à plusieurs reprises et ça m'aurait aidé! J'aurais sûrement aimé ça.

La chanson que tu aurais aimé écrire?

La voix que j'ai de Gilbert Langevin, qui est un poème extraordinaire interprété de manière magistrale par Gerry Boulet. J'aurais vraiment aimé l'écrire!

Une série qui t'allume en ce moment?

Homeland. L'acteur principal n'est pas un Brad Pitt. C'est l'anticasting, un gars qui a une gueule qui ne nous revient pas tout de suite. J'adore ce genre de personnage et l'histoire est vraiment bien ficelée.

Le film qui t'a le plus marqué?

Je l'ai vu à en user la cassette puis le DVD: Le parrain. C'est phénoménal, une grande oeuvre.

La chanson qui te rappelle le plus ton enfance?

Georgia on My Mind de Ray Charles. C'est drôle parce que cette chanson est significative pour moi, mais l'a aussi été pour Gerry. Ça raconte aussi un peu qui sont les Québécois, d'où on vient, avec notre «Je me souviens».

Ton plus mauvais coup étant jeune?

Le jour où j'ai déclenché une grève générale au Lac-Saint-Jean quand le gouvernement a décidé de faire baisser la note de passage de 60 à 50%. L'école était sens dessus dessous!

La chanson qui te rappelle ton premier amour?

L'amour existe encore de Richard Cocciante. C'était Linda, une Italienne que j'ai connue dans un camp d'été quand j'avais 11 ans. Ç'a aussi été mon premier baiser.