La mise en vente par encan silencieux de 1500 livres anciens tirés de la bibliothèque du centre culturel Morrin Centre, à Québec, provoque un débat enflammé dans la communauté anglophone locale.

Certains y voient une dilapidation honteuse du patrimoine, alors que pour d'autres, il s'agit d'une occasion en or.

David Blair, qui préside la Literary & Historical Society of Quebec (LHSQ), cherche à dépoussiérer une bibliothèque fondée en 1824. Mais le mois dernier, l'un de ses prédécesseurs de 1993 à 1998, Tomas Feininger, dénonçait dans les médias cette vente qu'il qualifiait insensée, qui, à son avis, ferait du Morrin Centre une coquille vide, sans âme. Un débat enflammé entre historiens et spécialistes en littérature anglaise a suivi.

David Blair se défend de dilapider le patrimoine car après cette vente, la bibliothèque du Morrin Centre comptera encore 6000 livres anciens sur les quelque 25 000 titres présents sur ses tablettes, dit-il. Dans certains cas, le coût pour les réparer serait plus cher que d'acheter un autre exemplaire de la même époque, poursuit-il.

Une première vente d'environ 4000 ouvrages a eu lieu l'an dernier, sans remous. Mais cette fois, la vente de classiques de la littérature anglaise, dont certains remontent au XVIIIe sècle, soulève les inquiétudes.

Ainsi, l'une des 106 boîtes mises en vente contient une quarantaine de livres de Charles Dickens, publiés de 1862 à 1864, soit du vivant du célèbre écrivain anglais.

M. Blair s'est toutefois assuré d'avoir en main un exemplaire de la majorité des ouvrages.

Jusqu'à lundi prochain, les collectionneurs peuvent se rendre au Morrin Centre pour participer à l'encan. La LHSQ pense en tirer de 10 000 $ à 15 000 $ afin d'acheter d'autres livres.