Un chapeau melon, une moustache, une canne. Inutile d'en dire davantage. On reconnaît d'emblée Charlot, le célèbre vagabond.

Un chapeau melon, une moustache, une canne. Inutile d'en dire davantage. On reconnaît d'emblée Charlot, le célèbre vagabond.

Ça fait déjà trente ans et des poussières que son créateur, le génial Charlie Chaplin, amuse Saint-Pierre et cie avec ses images et ses mimiques.

Histoire de lui rendre hommage, le Grand Rire de Gatineau présentera en clôture de festival, vendredi soir, à la Maison de la culture, le spectacle Circus. Un hommage symphonique au roi du cinéma muet de la part de la cinquantaine de musiciens de l'Orchestre symphonique de Gatineau (OSG).

Sorti en 1928, Circus (Le cirque) est l'un des 80 films mis en scène par Chaplin. Poursuivi dans une fête foraine par un policier qui le prend pour un voleur, Charlot s'échappe en entrant dans le chapiteau d'un cirque où il perturbe un numéro d'un clown... ce qui fait bien rire le public. L'incident suscite aussi l'intérêt du directeur du cirque qui lui propose de l'engager.

Embauché et sous-payé, Charlot s'éprend de la fille du patron, l'écuyère Merna, battue, d'une part, par son père et amoureuse, d'autre part, du nouveau funambule de la troupe, Rex. Charlot tentera d'éclipser son rival lors d'un numéro d'équilibriste. Accablé d'un chagrin d'amour, il n'arrive plus à faire rire le public. Il est renvoyé. Même si Merna se dit prête à partir avec lui, Charlot refuse et l'aide plutôt à rejoindre celui qu'elle aime vraiment, Rex.

Chaplin musicien

Quand on demande à Sylvain Parent-Bédard, le président et directeur général du Grand Rire, pourquoi son choix s'est porté sur Circus, il répond que "de tous les films de Charlie Chaplin, c'est probablement celui qui vise l'auditoire le plus large. En présentant Circus, le Festival du Grand Rire de Gatineau cherche ainsi à diversifier sa programmation."

C'est aussi une façon de démontrer que le rire peut provenir de différentes sources et d'amener un certain public friand des humoristes et de leur stand up comic à côtoyer une autre forme d'art, la musique symphonique.

Rappelant que Chaplin a écrit nombre des musiques de films qu'il a mis en scène, bien qu'il ne sût ni lire ni écrire la musique - un acompagnateur transcrivait la musique que Chaplin lui jouait au piano -, Sylvain Parent-Bédard estime que le chef d'orchestre attitré de l'OSG, Yves Léveillé, aura à relever tout un défi vendredi soir. "Imaginez, c'est plus de 80 cues auxquels le chef devra tenir compte lors de l'interprétation de la pièce."

Des images inédites de Chaplin

Si, en ouverture de programme, les habitués de la salle Odyssée auront le plaisir d'entendre sur vidéo Yvon Deschamps saluer son maître comme il l'a fait il y a environ deux semaines à Québec lors du même spectacle, après la présentation de Circus, il ne s'agira pas de prendre la poudre d'escampette ! Il y aura visionnement d'images inédites du grand comique, obtenues par la famille Chaplin. Comment ? "Par l'intermédiaire d'Eugene Chaplin, l'un des dix enfants de Chaplin, avec lequel on s'est lié d'amité à Montreux, en Suisse, et qui habitait, à l'époque, le manoir familial."

amagny@ledroit.com