Le 3 décembre dernier, la direction de Polytechnique Montréal a remis la quatrième bourse de l'Ordre de la rose blanche à Viviane Aubin, diplômée en génie mécanique de Polytechnique Montréal.

Cette bourse de 30 000$, créée en 2014, est décernée annuellement à une étudiante canadienne en génie qui désire poursuivre ses études aux cycles supérieurs dans ce domaine, au Canada ou ailleurs dans le monde.Depuis l'enfance, Viviane Aubin se préoccupe pour l'environnement. Son don pour les sciences, transmis peut-être par son grand-père maternel et sa mère, tous deux diplômés de Polytechnique, la porte à se destiner à une carrière en génie avec la conviction qu'elle pourra ainsi agir concrètement pour l'avenir de la planète.

« Concevoir, créer à partir de l'ingéniosité humaine, j'aimais l'idée. Et j'avais un objectif, que j'ai toujours d'ailleurs : tirer parti de toute cette ingéniosité pour faire face au grand problème de notre époque, soit la crise environnementale. C'est un enjeu qui me préoccupe énormément. Choisir le génie, pour moi, c'était me donner des outils dans l'espoir de faire partie de la solution, un jour », témoigne-t-elle.

C'est à Polytechnique Montréal qu'elle entreprend ses études de baccalauréat en génie mécanique, où sa moyenne presque parfaite lui vaut une moisson de bourses d'excellence. Au cours de son baccalauréat, elle développe un algorithme applicable à l'étude de la liquéfaction des sols, phénomène particulièrement destructeur à l'échelle de la planète. Poursuivant ses études au deuxième cycle en génie énergétique, elle se consacre à des recherches visant à optimiser la production de barrages hydroélectriques dans un contexte d'intégration des énergies solaire et éolienne.

Dès le début de son baccalauréat, elle se joint à la société technique étudiante Esteban Voiture solaire, qui conçoit et fabrique des véhicules solaires en vue de participer à des compétitions internationales. Elle y occupera plusieurs postes au fil des années, dont celui de pilote du véhicule en 2015, lors d'une compétition internationale aux États-Unis, où Esteban remporte la deuxième place au classement.

Toujours guidée par son intérêt pour les énergies vertes, elle en fait la promotion auprès des jeunes dans les écoles primaires et secondaires. De plus, elle anime des ateliers scientifiques organisés par Les Scientifines, un organisme dont l'objectif est d'initier à la science les fillettes de milieux défavorisés.

Mme Aubin, qui vit avec une arthrite juvénile, est adepte de la natation et s'entraîne plusieurs fois par semaine avec le club de sauvetage Sea Devils. Elle a participé aux championnats québécois et canadiens de sauvetage sportif.

Elle a en outre fait plusieurs séjours d'études et humanitaires, notamment en Bolivie et en Inde, grâce à sa participation au comité étudiant Poly-Monde. Mme Aubin, qui s'exprime en quatre langues, souligne que ces voyages lui ont beaucoup appris sur le plan culturel et humain et lui ont fait prendre conscience que toutes les populations ne partagent pas le même degré de sensibilisation face aux enjeux environnementaux.

Aujourd'hui, ces constats ne font que la conforter dans ses rêves de carrière, soit en gestion de projets dans le domaine des énergies renouvelables. « Ce que je veux, c'est faire une différence pour l'environnement, aussi grande que possible », affirme-t-elle.

L'Ordre de la rose blanche a été créé à l'occasion des activités de commémoration du 25e anniversaire de la tragédie du 6 décembre 1989 à Polytechnique, dans le but de rendre hommage aux victimes de ce drame. Cette bourse vise à reconnaître l'importance que Polytechnique accorde à la contribution des femmes au génie, mais surtout à valoriser et à encourager une jeune femme qui se distingue dans ce domaine et représente à ce titre un modèle pour les femmes attirées par l'univers scientifique et technologique.

Michèle Thibodeau-DeGuire, présidente du conseil d'administration de Polytechnique Montréal et présidente du comité de sélection de l'Ordre de la rose blanche, souligne que « l'Ordre de la rose blanche encourage des jeunes femmes d'exception à poursuivre leur parcours scientifique et à déployer leurs talents afin d'inspirer les générations futures, loin des stéréotypes. À cet égard, Viviane Aubin, par ses remarquables réalisations et son engagement envers l'environnement, incarne le changement que l'ingénierie est en mesure d'apporter au monde. »

« Être marraine de la rose blanche, c'est donner mon appui à cet Ordre pour m'assurer que le rayonnement des femmes en génie va en grandissant », témoigne pour sa part Nathalie Provost, diplômée de Polytechnique et blessée lors des tristes événements du 6 décembre 1989. « Cette année, la lauréate de l'Ordre de la rose blanche présente un profil exceptionnel qui s'inscrit profondément dans le plus grand défi de notre temps : la lutte aux changements climatiques. Non seulement suis-je fière que l'Ordre appuie Viviane dans la réalisation de ses rêves, mais je crois nécessaire que nous nous associons à elle pour assurer un avenir à nos enfants. »

Le comité de sélection de l'Ordre de la rose blanche réunit des personnalités remarquables du monde canadien de l'enseignement supérieur: Cristina Amon, doyenne de la Faculté de science appliquée et de génie, Université de Toronto, Elizabeth Cannon, présidente et vice-chancelière, Université de Calgary, Kevin J. Deluzio, doyen de la Faculté de génie et des sciences appliquées, Université Queen's, Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie, Université de Sherbrooke, Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière, Université McGill, John Newhook, doyen de la Faculté de génie, Université Dalhousie, et Peter Wild, doyen de la Faculté de génie, Université de Victoria.

Fondée en 1873, Polytechnique Montréal, université d'ingénierie, est l'un des plus importants établissements d'enseignement et de recherche en génie au Canada. Elle occupe le premier rang au Québec pour l'ampleur et l'intensité de ses activités de recherche en génie. Polytechnique Montréal est située sur le campus de l'Université de Montréal, le plus grand campus universitaire francophone en Amérique. Avec plus de 49 000 diplômés, Polytechnique a formé 22% des membres en exercice de l'Ordre des ingénieurs du Québec. Elle propose plus de 120 programmes de formation. Polytechnique compte 260 professeurs et 8600 étudiants. Son budget annuel global s'élève à 215 millions de dollars, dont un budget de recherche de 81 millions de dollars.