Pierre McCann et Marc-André Raymond, deux diplômés de la Faculté des lettres et sciences humaines, ont récemment mis en place un programme de bourses destiné à soutenir les étudiants de groupes minoritaires.

Le nouveau Fonds pour la diversité vise à accroître l’accessibilité aux études universitaires des étudiantes vivant avec un handicap ou issus des communautés culturelles, des peuples autochtones ou de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres. Les bourses du Fonds, accessibles à tous les cycles d’études, s’adressent à tout étudiant issue de la diversité inscrit à l’UdeS, sans égard à la faculté et au programme auquel elle est rattachée.

Si au départ les donateurs souhaitaient amasser 50 000$ sur une période de cinq ans, leur esprit d’initiative et la très grande sensibilité de la communauté UdeS pour cette cause rassembleuse ont déjà permis d’amasser plus de 100 000$, en quelques mois seulement, en date du 31 mars. Les associations étudiantes de tous les cycles, de même que de nombreux membres du personnel et de la communauté étudiante, et des entreprises, se sont rapidement ralliés au mouvement, en contribuant de manière significative au Fonds.

Engagés depuis plusieurs années dans diverses causes sociales, M. McCann et M. Raymond sont tous deux diplômés et employés de l’UdeS. Ayant eux-mêmes connu certaines difficultés en raison de leur appartenance à la communauté LGBTQ+, ils sont particulièrement touchés par les enjeux que vivent les personnes étudiantes des groupes minoritaires.

N’eût été de l’obtention d’une bourse soulignant son engagement et son excellence scolaire, M. Raymond n’aurait, par exemple, pas pu amorcer les études universitaires qui lui ont permis d’obtenir son doctorat en psychologie, et d’évoluer aujourd’hui comme psychologue et chargé de cours.

De son côté, M. McCann a vécu difficilement son arrivée à l’université, qui coïncidait avec la période où il a choisi de dévoiler son orientation sexuelle à ses proches. Les bouleversements émotionnels liés à son coming out ont eu des impacts quant à son degré de concentration en classe et à sa capacité à poursuivre ses études à temps plein.

Le soutien dont ils ont chacun pu bénéficier auprès de leurs réseaux d’implications et de leur alma mater leur a été extrêmement précieux et salutaire : « Nous avons reçu beaucoup, et maintenant, il est temps pour nous de redonner aux membres de la communauté étudiante qui en ont besoin », disent-ils. « C’est une façon pour nous de reconnaître nos privilèges et de redonner aux personnes qui nous ont soutenus. »

Puisque le Fonds pour la diversité rejoint les orientations stratégiques de l’UdeS en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (ÉDI), la haute direction a de surcroît embrassé l’initiative par un don, ce qui a contribué à élan de mobilisation. L’institution reconnaît la diversité comme un ingrédient actif de l'excellence, de la créativité et de l’innovation, qui profite à l’ensemble de la société.

« Les personnes issues des groupes minoritaires sont sous-représentées à l’université », explique Christine Hudon, vice-rectrice aux études et responsable de l’un des comités de la structure ÉDI. « C’est important pour nous de soutenir ce Fonds, parce que c’est une façon d’accroître l’accessibilité aux études supérieures. Toute la société gagne à pouvoir compter sur plus de diversité, parce que ça permet d’avoir des points de vue plus riches, à tous les niveaux. »

Pour la Fédération étudiante de l’UdeS (FEUS), dont l’importante contribution permettra de pérenniser la bourse FEUS pour la diversité, appuyer un tel projet était aussi incontournable. « C’était important pour nous de reconnaître les privilèges de notre société et d’aider les personnes issues de la diversité. Nous souhaitons sincèrement que cette bourse fera une différence », dit Yaomie Dupuis, vice-présidente à la condition étudiante, FEUS.

Le Regroupement étudiant de maîtrise, diplôme et doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS), qui croit fermement que les personnes étudiantes issues des groupes minoritaires constituent un précieux apport pour la recherche scientifique, mais aussi pour tous les aspects de la vie universitaire, a aussi apporté un important soutien financier au Fonds.

« Il arrive que les personnes étudiantes issues de ces groupes minoritaires doivent surmonter plus d’obstacles que d’autres. L’accès aux études supérieures pour ces groupes ne devrait jamais être l’un de ces obstacles. Ces personnes étudiantes font preuve d’une résilience à toute épreuve et sont porteuses de riches expériences. Face à des événements difficiles, elles réussissent à se projeter dans l’avenir. Cela fait d’elles des modèles d’inspiration pour l’ensemble de la communauté universitaire », dit Joannie Connell, directrice générale du REMDUS.

Le succès de la campagne amène ses instigagteurs à entrevoir de nouvelles possibilités de bonification de financement des bourses pour les prochains mois : « À l'image de la bourse dont Marc-André a bénéficié pendant son baccalauréat, on aimerait pouvoir soutenir une personne étudiante tout au long de son parcours académique. On souhaite aussi bonifier les bourses, et éventuellement, financer des travaux de recherche sur le vivre-ensemble. Ce que le projet nous apprend, c'est qu'on peut se permettre de rêver! » disent-ils.