À trois semaines de l'arrivée de l'iPhone chez son grand rival Orange, SFR a lancé sa riposte mardi, proposant les premières offres illimitées d'accès à internet sur le mobile et s'alliant pour l'occasion avec les cinq principaux constructeurs de téléphones en France.

À trois semaines de l'arrivée de l'iPhone chez son grand rival Orange, SFR a lancé sa riposte mardi, proposant les premières offres illimitées d'accès à internet sur le mobile et s'alliant pour l'occasion avec les cinq principaux constructeurs de téléphones en France.

«Aujourd'hui, ce n'est pas le lancement de l'iPhone, c'est plus», a ironisé le PDG, Frank Esser, lors d'une conférence de presse à laquelle participaient les dirigeants en France de Samsung, Nokia, Sony Ericsson, LG et HTC.

Grand absent et pourtant fil rouge de la conférence, le très attendu iPhone d'Apple, qu'Orange distribuera en exclusivité en France à partir du 29 novembre, est un bijou que SFR avait tenté d'empocher, en vain.

Pour se rattraper, et comme le dit le directeur général grand public de SFR Jean-Marc Tassetto, «ne pas rater les ventes de Noël», le deuxième opérateur français met les bouchées doubles et lance les premiers forfaits incluant un accès illimité à internet sur mobile.

Jusqu'à présent, aucun opérateur majeur en France n'avait lancé une telle offre, craignant une saturation du réseau, limité en capacités. Seul l'opérateur virtuel Ten s'y était aventuré mais visiblement sans trouver de modèle économique, car il est en passe d'être racheté par Orange.

Du coup, SFR joue la prudence: ces forfaits, commercialisés du 14 novembre au 22 janvier, sont réservés aux 100 000 premières souscriptions, avec un engagement de 12 ou 24 mois. Une manière de tester leur viabilité.

Déclinés en trois versions, ils incluront un usage illimité d'internet, du courriel, des SMS et des MMS (messages multimédias) et des heures de communications classiques. Ils proposeront de la télévision sur mobile et du téléchargement de musique.

«Essayer de démocratiser l'internet mobile, on en parle depuis des années, mais aujourd'hui je pense que les conditions sont réunies pour que ça devienne un vrai usage populaire», a estimé Philippe Barthelet, directeur de la division télécom de Samsung France.

Jusqu'alors facturé à la seconde ou dans des forfaits de mégaoctets, l'internet mobile est loin d'être plébiscité: dans une étude menée en août par TNS Sofres, seules 9% des personnes interrogées disaient l'utiliser.

À la maison, c'est l'arrivée de forfaits illimités, grâce au haut débit (ADSL) qui avait fait décoller l'usage de l'internet.

Tandis que l'iPhone utilise le wifi pour se connecter à internet, SFR mise sur la 3G, inexistante chez Apple.

Autre parade, SFR s'associe avec Nokia, HTC, LG, Sony Ericsson et Samsung pour lancer six téléphones conçus pour accéder à internet, vendus de 49 à 399 euros. Clin d'oeil là encore à l'iPhone, facturé 399 euros sans subvention possible de l'opérateur.

«Notre souci n'est pas de viser une clientèle très haut de gamme mais de s'adresser au plus grand nombre», dit M. Tassetto.

Si les constructeurs se sont souhaités «d'excellentes ventes» à Noël, c'est peut-être pour se consoler de n'avoir pu grappiller, comme Apple, une partie des revenus de l'opérateur.

«L'iPhone a des avantages et des inconvénients, mais une chose que nous n'aimons pas c'est de reverser 30% à nos fournisseurs», a réaffirmé M. Esser.

Ce dernier se dit déjà «intéressé» par un éventuel «Googlephone».

«Je suis presque sûr qu'il sera dans nos magasins l'année prochaine», a-t-il lancé.