Acheter un billet de train électronique, suivre par SMS l'expédition de son colis, mais aussi vérifier sa compatibilité amoureuse ou son taux d'alcoolémie : le téléphone mobile est devenu une boîte à outils de la vie quotidienne, mais peut aussi se muer en boîte à arnaques.

Acheter un billet de train électronique, suivre par SMS l'expédition de son colis, mais aussi vérifier sa compatibilité amoureuse ou son taux d'alcoolémie : le téléphone mobile est devenu une boîte à outils de la vie quotidienne, mais peut aussi se muer en boîte à arnaques.

Si les services sur mobile se multiplient, ce n'est pas seulement pour rendre la vie plus pratique aux utilisateurs mais aussi pour permettre aux professionnels de tisser un lien plus étroit - presque intime - avec eux.

«Différents secteurs comme les transports, la santé ou les collectivités locales ont compris tout le parti qu'ils pouvaient tirer de la possibilité de communiquer directement avec la bonne personne», explique la porte-parole de l'Association française des opérateurs mobiles (Afom) Dominique Martin.

La plupart de ces services utilisent les SMS, dont «l'envoi est plus simple, plus efficace et plus économique que d'autres systèmes comme le courrier ou un appel téléphonique», précise-t-elle. Mais ils prennent aussi la forme de liens internet accessibles depuis son mobile.

Dans le domaine de la santé, SFR envoie automatiquement des SMS aux donneurs de sang volontaires en cas de pénurie. Sur abonnement, les abonnés d'Orange peuvent être «coachés» par SMS quand ils veulent arrêter de fumer ou perdre quelques kilos.

Autre application, dans les transports : la SNCF a expérimenté cet été l'achat par téléphone mobile du billet TER, ce dernier s'affichant sur l'écran pour être présenté au passage du contrôleur.

La RATP invite les usagers de ses bus de nuit à recevoir les horaires de passage par SMS et proposera dès octobre d'avertir ses clients sur leur mobile de perturbations sur leur trajet de métro ou de RER.

La variété des usages semble infinie : sur son mini-écran, on peut suivre ses comptes bancaires, savoir si son colis est arrivé, recevoir des prières à méditer...

Ces services ont un coût : soit ils nécessitent un abonnement, une connexion internet payante ou l'envoi d'un SMS surtaxé (jusqu'à 1,50 euro par message), soit ils impliquent, pour l'utilisateur, d'accepter d'être sollicité par des offres marketing, envoyées directement sur son mobile.

Ils sont surtout une formidable aubaine pour les opérateurs, qui gagnent de moins en moins d'argent avec la voix. Orange propose de recevoir par SMS la météo du jour, le cours d'une action, les titres de l'actualité. Sur demande, Bouygues Telecom envoie les résultats des matches de football et les programmes de cinéma.

On frise parfois l'arnaque : difficile de croire à la rigueur scientifique du test d'alcoolémie par SMS proposé par les Mutuelles du Mans Assurances (MMA) à partir de données (poids, nombre de verres consommés...) entrées par l'utilisateur lui-même.

Idem pour la compatibilité amoureuse, déterminée après l'émission d'un SMS surtaxé avec deux prénoms, ou encore son propre avenir, décidé par l'envoi du mot «tarot» depuis son mobile.

Ce qui dérange le plus l'UFC-Que Choisir, c'est que «pour la première fois, les professionnels ont un accès direct aux jeunes consommateurs», cibles privilégiées de ces offres commerciales, selon Julien Dourgnon, directeur des études de l'association de défense des consommateurs.

«Comme il n'y a pas de paiement concret, les adolescents n'ont pas une conscience parfaite du prix car, pour eux, il ne s'agit que d'appuyer sur des touches», souligne-t-il, citant une étude allemande ayant relevé des cas de surendettement chez les jeunes utilisateurs de mobiles.