Polémique aux États-Unis, où l'industrie des médias s'élève contre le projet de réaffecter les canaux libérés par la télévision numérique à l'accès haut débit sans fil, jusque dans les campagnes.

Polémique aux États-Unis, où l'industrie des médias s'élève contre le projet de réaffecter les canaux libérés par la télévision numérique à l'accès haut débit sans fil, jusque dans les campagnes.

Les États-Unis préparent leur révolution sur la télévision numérique, après que la Maison Blanche et le Sénat américain ont imposé aux acteurs de la télévision de basculer de l'analogique au digital (numérique) au plus tard en 2009.

Sur le 700Mhz, les canaux 52 à 69 ont été affectés à la télévision numérique, et 2 à 51 affectés aux transpondeurs des services d'urgence et pour une soumission aux réseaux sans fil.

Mais ces derniers sont très gourmands en ressources, et le marché devrait exploser avec une multiplication des services en lignes, dont d'ailleurs le triple-play avec la VoIP (voix sur IP) et la télévision en ligne.

Parallèlement, la New America Foundation fait le constat que le marché de la télévision occupe approximativement 7 canaux haute puissance sur les 67 qui lui ont été affectés, ce qui permettrait de libérer un gros volume de canaux libres qui pourraient être utilisés par les accès sans fil, restreints à la bande 2,4Ghz des accès Wi-Fi.

«Les caractéristiques de propagation large en basse fréquence, couplées avec une technologie innovante d'antenne, pourraient amener le haut débit à l'Amérique rurale», a confirmé Mary L. Brown, conseil en télécommunications de Cisco Technologies.

La Federal Communication Commission (FCC), le régulateur américain des télécoms, a accueilli le projet avec bienveillance, d'autant qu'il permettait de résoudre la question de l'accès haut débit hors des grandes villes, les seules à être couvertes actuellement.

La FCC a proposé un projet d'affectation des zones blanches des canaux non occupés par l'industrie de la télévision. Mais cette dernière n'entend pas céder et veut conserver ses canaux, même si elle ne les utilise pas, et n'en a pas l'usage, d'ailleurs.

Et tous les arguments sont bons pour bloquer le projet. Jusqu'à affirmer, ce que rien ne prouve, que les interférences générées sur les canaux qui pourraient être affectées au haut débit vont compromettre les communications des transpondeurs publics !

L'affaire devrait se terminer devant le Sénat américain. C'est-à-dire se résumer par un affrontement de lobbies…

Reste une idée technologique qui mérite que l'on s'y intéresse. Mais les liens entre les technologies, les médias, les telcos et les pouvoirs politiques sont sans doute différents. Et le couverture des zones rurales en haut débit, pourtant qualifiée de stratégique par les politiques, moins stratégiques que les ambitions des médias.