Les sites internet spécialisés dans la finance ou les bonnes affaires enregistrent depuis le début de la crise un nombre record de connexions d'internautes qui veulent mettre leurs investissements à l'abri ou simplement économiser.

Alors que le Trésor américain vient de mettre sur la table, avec le renfort du Congrès, un plan historique de 700 milliards de dollars pour sauver le secteur bancaire, le nombre de visites atteint des records sur les sites du Wall Street Journal et de Yahoo Finances.

Le Wall Street Journal a enregistré récemment deux millions de visiteurs en une seule journée, un nombre sans précédent.

«Nous sommes impressionnés par la fréquentation. Les gens ne se contentent pas d'aller regarder les cours des actions, ils demandent ce qui se passe, en quoi cela les affecte et dans quelle direction vont les choses», selon le directeur général de Yahoo Finance, Mark Interrante, interrogé par l'AFP.

L'activité a connu un bond de 40% par rapport à la normale sur le site de dialogue en ligne de Yahoo Finance, où les utilisateurs parlent d'argent en général et de leurs finances en particulier. Tech Ticker, son programme vidéo d'informations, reçoit des millions de visiteurs chaque jour.

Les cours de bourse et d'autres sujets qui marchent bien aux Etats-Unis sur Yahoo Finance sont désormais diffusés sur les déclinaisons du site californien en France, Allemagne, Espagne, Italie et Grande-Bretagne.

«Nous avons commencé par lancer deux pages en France et nous avons eu des réponses très positives des clients, alors nous avons continué avec le reste de l'Europe», explique M. Interrante, qui prévoit de diffuser «beaucoup plus de contenu en Europe dans les six prochaines semaines».

Les recherches sur Google comprenant le mot-clé «actions» ont presque triplé en septembre, selon des données diffusées par le moteur de recherche.

De son côté, Yahoo a relevé un bond de 269% des recherches sur les prévisions de ... Nostradamus, même si elles datent du XVIe siècle.

«Peut-être que les sombres nouvelles économiques donnent aux gens qui attendent la fin du monde envie de jeter un nouveau coup d'oeil au prophète des catastrophes», commente un message posté sur Yahoo Buzz, qui recense les mots-clés les plus populaires sur le moteur de recherche.

Mais le mouvement profite aussi au site SavingAdvice.com, qui conseille ceux qui veulent dépenser moins et a constaté «une fréquentation importante» d'internautes à la recherche de bons d'achat ou de réductions sur l'essence.

Le site spécialisé comScore a d'ailleurs relevé une hausse de 30% du nombre de visites enregistré par www.gasbuddy.com, qui oriente les conducteurs vers les stations-service pratiquant les prix les moins élevés.

Le site de réseau social PeopleJam.com, qui se propose d'aider ses utilisateurs à atteindre leurs objectifs personnels et professionnels, a vu les demandes de conseils pour épargner ou investir presque décupler en un mois.

«Nos utilisateurs sont clairement inquiets pour leur épargne-retraite, ils se demandent en se levant le matin s'ils vont pouvoir mettre de l'essence dans la voiture, rembourser leurs hypothèques ou payer les frais de scolarité des enfants», souligne le directeur exécutif de PeopleJam, Matt Edelman, interrogé par l'AFP.

C'est aussi la ruée sur le site FindHow.com, créé pour aider les bricoleurs qui veulent éviter de payer des professionnels à partir du moment où ils peuvent fabriquer ou construire les choses par eux-mêmes.

«Si j'étais parieur, je parierais que le bricolage va décoller dans les prochains mois», a déclaré à l'AFP le président de FindHow, Dave Smith.