Quelques sites français de vente en ligne s'essaient aux animations en trois dimensions, proposant notamment des essayages virtuels de vêtements, mais cette technologie coûte trop cher pour séduire un plus grand nombre de cyber-marchands.

Quelques sites français de vente en ligne s'essaient aux animations en trois dimensions, proposant notamment des essayages virtuels de vêtements, mais cette technologie coûte trop cher pour séduire un plus grand nombre de cyber-marchands.

«La tendance dans le e-commerce est de donner l'impression au client qu'il visite un véritable magasin, grâce notamment à des mises en page en 3D», explique à l'AFP Alain Laidet, fondateur de la «Convention e-commerce», organisée pour la 4e année et réunissant cette semaine à Paris les professionnels du e-commerce.

«Ce qui est important, ce n'est plus la création d'un site marchand en soi puisque c'est devenu à la portée de tout le monde, mais plutôt la mise en scène des sites, leur design», estime-t-il.

La technologie d'animation virtuelle en trois dimensions permet à l'internaute de retourner un article dans tous les sens avant de l'acheter en ligne ou essayer un pantalon sur un mannequin virtuel, auquel il aura donné ses propres dimensions.

Les sites de prêt-à-porter La Halle, de vente à distance La Redoute ou de collants Dim sont précurseurs en la matière en France, mais une majorité des 30 000 sites marchands français se limite à des présentations plus classiques, en 2D, une animation sonore et de nombreuses photos.

«La 3D donne l'impression à l'internaute d'être dans une vraie boutique. L'intérêt est de retranscrire un univers associé à du haut de gamme, et non simplement à un catalogue en ligne», souligne Geoffroy Masuy, directeur associé d'abstract, un des rares spécialistes de la construction de sites marchands en 3D, qui expose à la «Convention e-commerce».

Le «taux de transformation», c'est-à-dire le pourcentage d'internautes acheteurs sur le nombre total d'internautes visiteurs, «est deux fois supérieur à un site normal», ajoute Bruno Vanhove, directeur général de vb2s, autre constructeur de sites 3D, dont celui de la Redoute et de La Halle.

«D'ici trois ans, la 3D sera un standard dans la profession. Les gens s'adaptent très vite aux nouvelles technologies, on le voit au succès du site internet Second Life», avance M. Vanhove.

Mais les problèmes techniques de ces sites et leur coût semblent freiner le développement. «La lenteur de ces sites très lourds, qui donne l'impression aux internautes de faire la queue dans un magasin physique, pose problème», indique Olivier de la Clergerie, directeur général de la société de vente en ligne d'équipement informatique LDLC.com.

Ainsi, parmi les exposants de la «Convention e-commerce», figurent de nombreux constructeurs de sites marchands, mais quelques-uns seulement sont spécialisés dans les e-boutiques en trois dimensions.

«La technologie 3D coûte cher. La principale demande des marchands, c'est la fluidité, une plate-forme qui fonctionne bien et qui permette d'aller le plus vite possible à la commande du produit», explique Christian Dubois de Montreynaud, directeur commercial de Powerboutique, spécialisé dans la création de sites «classiques».

La construction d'un site classique ne coûte en moyenne qu'un millier d'euros, contre plusieurs milliers, voire plus de 100 000 euros, pour une technologie 3D, selon les professionnels.

«Mais les boutiques physiques investissent massivement dans la décoration, il faut bien que les cyber-marchands suivent», plaide M. Laidet.