La souris le guide dans un univers de rêve, il se balade sur une île de Tahiti avant d'atterrir, d'un seul clic, dans une réserve du Kenya, il navigue, il compare, il choisit: tel un agent de voyages, le cyber-touriste se concocte un programme sur mesure, au meilleur prix.

La souris le guide dans un univers de rêve, il se balade sur une île de Tahiti avant d'atterrir, d'un seul clic, dans une réserve du Kenya, il navigue, il compare, il choisit: tel un agent de voyages, le cyber-touriste se concocte un programme sur mesure, au meilleur prix.

L'e-tourisme est en plein essor: 12,4 millions de Français ont préparé leurs vacances sur internet en 2006, contre 11,5 millions en 2005, et plus de la moitié d'entre eux sont passés à l'acte et ont réservé leur séjour en ligne, selon le baromètre Opodo.

«La Toile est un gigantesque "Guide du routard" avec des conseils, des incitations, des illustrations. Le Google touriste devient son propre organisateur de voyages, il est exigeant, car il connaît tout du marché», commente le sociologue Bruno Marzloff du cabinet Groupe Chronos.

«Il y a ceux qui fouillent comme dans un grand grenier, prennent leur temps et comparent, et ceux qui vont se précipiter sur la première occasion», ajoute-t-il.

Le désir d'autonomie se conjugue à une envie de partager ses expériences via des blogs, carnets et autres forums de voyage, à l'image de tripadvisor.fr, blog-de-voyage.fr ou uniterre.com, et des milliers d'images de vacances sont postées sur des sites comme flickr.fr.

Les acteurs du tourisme se sont engouffrés dans cette brèche, affichant leur offre sur ce genre de sites ou organisant des concours de blogues, d'où parfois un certain amalgame entre l'avis des voyageurs et la publicité des tour-opérateurs.

L'internet a bouleversé le marché de la distribution de produits touristiques, «modifiant sensiblement le jeu des acteurs et leur mode d'organisation», selon un rapport du cabinet Kanopée publié par la Direction du Tourisme.

«Seul au bureau ou en famille», le consommateur «crée son projet de vacances en naviguant entre requêtes multicritères, cartographie dynamique, offres promotionnelles, avis d'internautes, visites virtuelles», note l'auteur du rapport, François Victor.

«Un jeu dans lequel on s'amuse, mais dont on cherche aussi à sortir gagnant, notamment par la recherche du meilleur prix», relève-t-il. Selon une enquête TNS Sofres, 65% des internautes sont persuadés que l'internet propose des prix plus avantageux que l'agence au coin de la rue.

Le secteur des agences de voyage en ligne, en pleine croissance, suscite l'intérêt des fonds d'investissement, comme en témoigne le récent rachat de Go Voyages par le PDG de Financière Agache, Jean-Marc Espalioux.

«Le marché est très dynamique depuis quelques années, et la croissance s'accélère encore avec le passage des Français à l'internet haut débit», relève M. Espalioux. Il entend «plus que doubler» le chiffre d'affaires du voyagiste en ligne d'ici à cinq ans.

Les opérateurs de tourisme locaux se sont eux aussi adaptés à cette «révolution sur le web» et tentent d'associer au plus près les internautes, dont l'avis est sollicité, explique Jean-François Crola de la Direction du Tourisme.

Le site de l'office de tourisme de Toulouse invite ainsi ses visiteurs à surfer sur le plan de ville, ou à inscrire dans leur «carnet de route» personnalisé le «circuit Jean-Luc Lagardère» pour une visite du site d'Airbus.