L'arrestation de 17 présumés terroristes vendredi dans la région de Toronto a été le résultat spectaculaire d'une enquête qui a commencé innocemment il y a deux ans sur Internet.

L'arrestation de 17 présumés terroristes vendredi dans la région de Toronto a été le résultat spectaculaire d'une enquête qui a commencé innocemment il y a deux ans sur Internet.

Des adolescents canadiens qui passaient un peu trop de temps à visiter des sites Internet faisant la promotion de sentiments anti-occidentaux ont attiré l'attention des enquêteurs canadiens du cyberespace qui ont patienté pendant des mois pour voir si le ton haineux qu'on y trouvait allait se concrétiser par des actions illégales.

Eventuellement, ces enquêteurs ont assisté à l'élaboration d'un sinistre projet visant à faire exploser trois tonnes de nitrate d'ammonium quelque part aux alentours ou dans la ville la plus populeuse du Canada.

Selon le quotidien Toronto Star, la surveillance exercée par les espions cybernétiques canadiens a été suivie d'une enquête plus poussée du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), et ce sont ses agents qui ont découvert le terrible projet ourdi par le groupe extrémiste.

Les meilleurs enquêteurs du pays ont été rassemblés dans l'Equipe intégrée de la sécurité nationale, qui comprend des agents de la GRC, du SCRS, d'agences fédérales et de corps de police municipaux. En tout, quelque 400 agents hautement spécialisés ont passé des milliers d'heures à faire enquête.

Les arrestations sont survenues après que des membres du groupe aient présumément acheté trois tonnes de nitrate d'ammonium à des agents d'infiltration, précise le Toronto Star.

Au nombre des 17 présumés terroristes arrêtés, on compte cinq mineurs.

Selon un responsable fédéral, cette affaire ne pourra manquer de soulever une certaine réflexion au sein du gouvernement et des agences de sécurité sur ce qui peut motiver de jeunes Canadiens à comploter pour commettre un tel crime.

«La plupart sont allés à l'école dans notre communauté. Il ne viennent pas d'arriver par avion. Alors, on devra se poser des questions à ce sujet», a-t-il estimé.

Pour le moment, les autorités n'ont rien dit sur la ou les cibles que visaient les présumés terroristes. Toutefois une source qui n'a pas voulu être identifiée a réfuté les informations voulant que des installations vitales du gouvernement fédéral aient été visées. Selon cette source, les présumés terroristes avaient essentiellement pour objectif des sites dans le sud de l'Ontario.

D'autre part, deux présumés conspirateurs faisant partie du groupe étaient déjà écroués dans une prison de Kingston, après avoir été pris en flagrant délit alors qu'ils tentaient de faire entrer illégalement des armes américaines au Canada.

Deux suspects américains, qui ne font pas partie des 17 arrêtés vendredi, sont également dans le portrait. Ehsanul Islam Sadequee, 19 ans, et Syed Haris Ahmed, 21 ans, tous deux de la région d'Atlanta, ont rendu visite en mars 2005 à des membres de la présumée cellule canadienne. Les deux hommes sont actuellement détenus aux États-Unis.

Les 17 accusés dans cette affaire doivent comparaître à nouveau en cour mardi.