En 2002, Jean-Luc Lafrenière a subi un accident vasculaire cérébral. Partiellement paralysé, le sexagénaire a été hospitalisé pendant quelques mois. «Les médecins me disaient que je ne marcherais plus jamais.»

Aujourd'hui, il marche et fait de la moto. Sa réadaptation a pris un air de science-fiction, blague-t-il. Au programme: manipulation d'objets, marche et tâches multiples. Tout ça en trois dimensions.

 

M. Lafrenière a participé aux études en réalité virtuelle du Centre de recherche de l'Hôpital de réadaptation juif à Laval. Sur un tapis roulant, il s'est retrouvé sur une artère commerciale virtuelle. Au feu vert, il devait traverser la rue et monter sur le trottoir en évitant les obstacles - un cycliste et une ambulance - en respectant le compte à rebours.

«Après m'être pratiqué, j'étais moins craintif dehors.» Il s'est ainsi «promené» à la plage et en forêt, sans bouger du sous-sol de l'hôpital. On teste ainsi la motricité et la prise de décision.

Chaque année, environ 40 000 Canadiens sont victimes d'un AVC. La plupart en gardent des séquelles. Les chercheurs de l'Hôpital de réadaptation juif, en collaboration avec le Centre de réadaptation en déficience physique de Québec, travaillent à faciliter la réintégration dans leur milieu à l'aide de la réalité virtuelle.

«On n'est pas loin de l'application clinique, les résultats sont très encourageants. Les patients, qui ont un entraînement en 3D, acquièrent de meilleures habiletés», indique la Dre Anouk Lamontagne, chercheuse et professeure adjointe à l'École de physiothérapie et d'ergothérapie de l'Université McGill.